Malgré son apparence modeste, Banikoara était et reste une terre hospitalière. La vie y était facile à vivre pour ceux qui savaient s’accommoder du rythme tranquille de la campagne.
Au sein de ce tableau rural, le bébé de Virginie tel un petit trésor passait de l’étreinte réconfortante de sa grand-mère au sein nourrissant de sa mère.
Les jours, les semaines et les mois passaient sans qu’on s’en rende compte.
C’est les vacances ! Le plus magnifique mot de toutes les langues. Le petit prince accompagné de ses deux protectrices fait son grand retour à Sakété.
A son arrivée Odélla retrouve ce paysage familier, celui des vacances qui s’égrènent comme un rituel sacré pour la famille Agouloyé. Août et septembre sont des mois de retrouvailles. Le seul moment, en dehors des fêtes du nouvel an, où tous se rassemblent baignés dans une ambiance de joie et de liberté.
Pour les enfants et les adolescents, c’est le temps des rires et des aventures. Le tintamarre de cerceaux qui roulent dans la poussière, le crissement des pneus usés qui deviennent des montures imaginaires, et les roulades dans le sable qui laissent des traces éphémères sur les vêtements. Le tout se mêle aux rires des mamans. Ces mères véritables héroïnes de ces vacances, jonglent avec la cuisine, la lessive, la vaisselle, tout en gardant un œil vigilant sur cette ribambelle d’enfants débordant d’énergie. Èmani, encore au biberon regardera cette ferveur de loin sans rien y comprendre
Cette ambiance ne durera pas l’éternité, c’est déjà la fin, le temps d’affronter les contraintes de la rentrée.
Le petit garçon du 26 octobre ne retournera pas à Banikoara. Ce fut une décision douloureuse pour sa mère, mais irréversible.
Adissa ADENIYI