Un peu de lecture : Les aventures d’un enfant prodige (Neuvième partie)

Santé & Culture

À peine avait-il franchi le seuil du village que les vieilles grand-mères, encore survivantes, les quelques vieillards, courbés par les ans, se mirent à s’exclamer d’une même voix : « Èmani, Èmani, Èmani ! Eh, notre enfant a grandi. Sois le bienvenu parmi nous, et sois béni à jamais. Ishola Lagbadé veille sur toi depuis l’au-delà. » Leurs voix tremblantes résonnaient d’émotion, un lien entre le passé et le présent.

En quelques instants, les moins vieux, les plus jeunes, et les enfants formèrent un cercle d’accueil autour de lui, leurs regards brillants de curiosité. Les plus jeunes chuchotaient, échangeant des murmures chargés d’admiration : « Ah, c’est donc lui! Èmani, le petit-fils chéri de Baba Finan, le favori de Lagbadé, notre propre Jésus-Christ. »

Tout en répondant aux salutations, Èmani écoutait attentivement les murmures de la foule. Il entendait distinctement : « N’est-ce pas le jeune acteur politique de Porto-Novo ? »
-« Oui, c’est bien lui. Nous avons la relève, après François Abiola, ce grand professeur d’université, député et ministre d’État sous le président Yayi Boni. Nous avons Karimou Salimane, l’actuel ministre des enseignements maternel et primaire. Et avant eux, il y a eu l’inoubliable feue Karimou Rafiatou, et feu Kamala Souradjou, respectivement ministre et directeur de cabinet civil du général Mathieu Kérékou. Tout près de nous, dans cette même concession, Martin Agouloyé, administrateur civil, plusieurs fois sous-préfet et aujourd’hui conseiller communal de notre ville. Odella est comblé, c’est l’œuvre entamée par nos ancêtres rois défunts qui se poursuit, une œuvre qui ne s’arrêtera jamais. Soyons-en fiers… »

Èmani n’est que la prononciation facile du prénom Hermann adoptée par les villageois d’Odella. Il ne s’agit en réalité de personne d’autre que Hermann Dimitri ADANKPO, actuellement conseiller communal à la mairie de Porto-Novo et conseiller politique de l’organisation des jeunes du Bloc Républicain.
Ce prénom, résonnait dans les ruelles du village, porté par le vent, rappelant qu’un jour, ce garçon ordinaire pourrait bien accomplir des choses extraordinaires.

Adissa ADENIYI