Selon une étude : Les avancées des pays les plus pauvres sont au point mort, selon la Banque mondiale

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Depuis l’an 2000, 39 pays à faibles revenus, dont le Kenya, ont rejoint le club des pays à revenu intermédiaire, ceux qui ont un PIB par habitant supérieur à 1145 dollars par an. Mais selon la Banque mondiale, pour les 26 pays restant, dont 22 sont situés en Afrique subsaharienne, le chemin est plus difficile pour sortir de la pauvreté, car ils partent de plus loin.

Avec une croissance en dessous de 0,1% par habitant et par an, ces 26 pays sont 30 % plus pauvres que leurs prédécesseurs ne l’étaient en l’an 2000, pour des multiples raisons, explique Philippe Kenworthy, économiste senior à la Banque mondiale : « Dans certains cas, c’est à cause des conflits, dans d’autres à cause d’une crise de la dette. Ou parce que les pays voisins traversent des temps difficiles et qu’il y a peu d’opportunités de commerce régional. Dans d’autres cas, c’est l’instabilité politique qui éloigne les investisseurs. »

Outre les remèdes internes, comme le retour à la stabilité, une meilleure productivité agricole, un cadre fiscal et monétaire plus robuste pour affronter les chocs, en particulier climatiques, le soutien de la communauté internationale est plus urgent que jamais, estime l’économiste : « Si l’on procède à des allègements de dettes insuffisants ou trop lents, on repousse le problème de plusieurs années, on en reste au même point et tout le monde est perdant. La communauté internationale doit allouer suffisamment de financements préférentiels vers ces pays pour maximiser leurs chances de sortir de la pauvreté et d’investir dans une croissance verte et résiliente pour le futur. »

Malheureusement, si le fonds d’aide IDA de la Banque mondiale a été reconstitué à un niveau record, l’institution financière internationale en empruntera les trois quarts sur les marchés financiers, avec à la clé des taux d’intérêt qui risquent de dissuader les pays les plus pauvres d’y recourir.