Au Tchad, 380 combattants du Fact (Front pour l’alternance et la concorde au Tchad), condamnés à la perpétuité le 21 mars dernier et graciés il y a une dizaine de jours par le président de transition, ont été libérés mercredi 5 avril au matin. Selon le porte-parole du gouvernement, il s’agit d’un signe que Mahamat Idriss Déby veut agir pour la paix et la réconciliation définitive du Tchad.
Une cérémonie officielle a eu lieu mercredi 5 avril au matin à la prison de Klessoum, dans la périphérie de Ndjamena, en présence de nombreux officiels et parents des graciés, ainsi que de très nombreux journalistes. Elle n’a pas duré longtemps : une quarantaine de minutes à peine.
Une trentaine de combattants représentant symboliquement les 380 graciés ont reçu des mains du ministre de la Justice Mahamat Ahmat Alhabo un certificat de libération qui leur ouvre les portes de la prison. Entre-temps, les graciés attendaient des bus qui devaient les ramener chez eux, selon les autorités pénitentiaires.
Pour rappel, ces hommes font partie d’un groupe de plusieurs centaines de combattants du Fact qui avaient été faits prisonniers lors de l’offensive d’avril 2021. Celle-ci avait coûté la vie à l’ex-président Idriss Déby Itno.
Quelque 450 membres du FACT avaient été condamnés il y a deux semaines à une peine d’emprisonnement à vie, notamment pour « actes de terrorisme » ou encore « atteinte à la vie du chef de l’État ». Cela avant que le président de transition n’accorde sa grâce à 380 parmi eux, comme il s’y était engagé à la fin du dialogue national de 2022.
Le leader du Fact, ainsi que 54 autres condamnés par contumace, n’en a pas bénéficié. Pour lui, « c’est un geste humanitaire, pas plus, comme nous l’avions déjà fait en libérant depuis deux ans les soldats de Ndjamena qui étaient entre nos mains » : Mahamat Mahdi Ali en appelle donc à « des négociations pour une paix définitive au Tchad ».