Léhady Soglo, a fêté ses 60 ans vendredi 18 décembre 2020. Depuis la France où il est en exil, l’ancien maire de Cotonou et ancien président de la Renaissance du Bénin est sorti du silence. Il a non seulement donné signe de vie, mais s’est prononcé sur le régime de la rupture. Lire son allocution à l’occasion de son 60 ème anniversaire.
« Aujourd’hui, 18 décembre 2020, grâce à Dieu, je célèbre les 60 années de mon existence. Une année de plus, certes, mais une année pleine de grâce divine. Surtout par cette période d’incertitude sanitaire où le monde est éprouvé par une pandémie inédite. Je rends grâce à Dieu tout puissant, dans sa bienveillance et dans sa protection. Une bougie de plus a toujours été pour tout homme un rare moment de bonheur.
Mais cet anniversaire revêt particulièrement une charge émotionnelle à double portée. D’abord affective : des amis me disent souvent que c’est une grâce immense, à 60 ans, de pouvoir continuer à bénéficier de la bienveillance de ses père et mère. Aux miens, je rends un hommage de grande reconnaissance pendant qu’ils sont encore là, avec nous. Ils ont consenti beaucoup d’efforts pour que je sois ce que je suis à présent. J’aurais souhaité être entouré d’eux et de tous mes proches en ce jour spécial pour moi. Mais les aléas de la vie en ont décidé autrement.
Ensuite patriotique : les moments de tribulation que je vis coïncident avec les événements tragiques que vit notre pays depuis quelques années. Cela renforce l’attachement que je porte à mon Bénin natal qui porte, comme moi, ses 60 ans dans la violence et les abus d’un pouvoir usurpateur. Ce destin qui me lie à mon pays renforce ma conviction que, tel un roseau, nous plierons devant la force brutale, mais nous resterons debout.
Je remercie tous ceux qui me portent dans leur cœur et qui n’ont jamais cessé de penser à moi dans leurs prières. Ils peuvent être rassurés que je me porte bien, confiant en l’avenir. Nous passerons cette étape pénible, difficile et douloureuse que représente le régime prétendu de la rupture au pouvoir dans notre pays, en quête d’un autre mandat de prédation des acquis sociaux et de régression démocratique. Il n’est pas question d’abdiquer et de laisser ce gouvernement humilier davantage notre peuple.
Mes pensées vont enfin à l’immense majorité de ces Béninois dont les cris de détresse nous parviennent au-delà des frontières ainsi que ceux qui n’ont même plus la force de crier leur ras-le-bol et préfèrent souffrir en silence. Avec l’aide de Dieu et de notre peuple, nous parviendrons à bout de l’imposture.
Je vous remercie !
Que Dieu vous bénisse ! »