Ce vendredi 20 janvier 2023, l’Ecole d’Aquaculture de l’Université Nationale d’Agriculture (EAQ-UNA) a abrité l’atelier de présentation des résultats de recherches dans le cadre du projet d’autonomisation des pisciculteurs en aliments d’élevage faits à base de la farine des larves de mouches soldats noirs (LMSN) et de produits locaux. C’est un projet piloté par l’EAQ-UNA et ses partenaires avec le soutien de SwissContact.
Etudiants, partenaires, enseignants et cadres de l’Ecole d’Aquaculture de l’Université Nationale d’Agriculture (EAQ-UNA) ont tous répondu présents à l’appel du Dr Simon Ahouansou Montcho, Directeur de ladite école. C’est pour signaler le premier point de chute des travaux de recherches lancés en juillet 2022 sur le projet de valorisation de la farine des Larves de Mouches Soldats Noirs (LMSN) accompagnée de produits locaux et de développement de nouvelles solutions plus efficaces et sans effets secondaires sur la santé humaine, en matière d’alimentation du tilapia du Nil Oreochromis niloticus. En termes clairs, le projet vise à mettre au point, un aliment flottant et performant à base de la farine des Larves de Mouches Soldats Noirs (LMSN) et d’autres ressources alimentaires locales pour l’élevage à tous les stades de développement de Oreochromis niloticus.
A l’occasion, quatre différentes communications ont été faites autour du sujet. Il s’agit des résultats de recherches de chacun des trois étudiants de l’EAQ-UNA qui ont participé au projet dans le cadre de leurs travaux de fin de formation et du point général des résultats et perspectives présenté par le Dr Juste Vital Vodounnou, enseignant à l’EAQ-UNA et un des superviseurs des travaux des étudiants.
En effet, du 28 juillet au 28 octobre 2022, Eldane Decko, Euvariste Idani et Fabrice Mekpongnonnou, tous étudiants à l’EAQ-UNA, ont effectué leur stage de fin de formation au Centre Pilote de Production Agricole (CEPIPA) d’Ifangni pour les deux premiers et sur la Ferme Agro Pastorale de la Vallée, pour le troisième. Au cours de cette période d’explorations chez les promoteurs locaux où tous les frais et besoins de recherches ont été pris en charge par SwissContact, les trois étudiants ont chacun, abordé la problématique de l’alimentation à un stade spécifique de la vie du tilapia du Nil Oreochromis niloticus. C’est ainsi que Eldane Decko va travailler sur la ‘’Valorisation de la farine de Larves de Mouches Soldats Noirs (LMSN) pour la croissance des alevins de Oreochromis niloticus (tilapia) élevés en cage flottante’’. Quant à Euvariste Idani, son travail a porté sur ‘’Effet de la farine de Larves de Mouches Soldats Noirs Hermetia Illucens sur le pré-grossissement de Oreochromis niloticus en étang’’. Pour finir, Fabrice Mekpongnonnou, va lui, s’intéresser à la ‘’Substitution totale de la farine de poisson par la farine des Larves de Mouches Soldats Noirs dans l’élevage de Oreochromis niloticus’’.
En général et selon le Dr Juste Vital Vodounnou, les résultats issus des recherches ont prouvé que l’aliment à base de la farine des Larves de Mouches Soldats Noirs est efficace pour la croissance des poissons tilapia avec un taux de protéine élevé. L’adopter comme produit de base pour l’élevage du tilapia va donc amoindrir le coût de l’alimentation des poissons et surtout, contribuer à résoudre le problème de dépendance des pisciculteurs non seulement des aliments importés, mais également, de la farine de poisson.
Ces résultats n’ont pas manqué d’obtenir l’assentiment du Dr Simon Ahouansou Montcho. Pour le premier responsable de l’EAQ-UNA, les étudiants ont été à la hauteur des attentes de l’école et des structures partenaires. Ce qui selon lui, ne peut qu’être le cas à partir du moment où les trois désormais titulaires d’une licence en aquaculture, ont été sélectionnés parmi tant d’autres et sur des critères un peu trop rigoureux dont les notes obtenues dans les matières ayant rapport au système alimentaire des poissons. Il a donc saisi l’occasion pour remercier tous les partenaires du projet, SwissContact en particulier et promettre que les résultats de ces recherches ne seront pas que pour les documents de mémoires des étudiants. L’idée est désormais d’expérimenter les résultats des enquêtes et de permettre aux étudiants de développer leur carrière future déjà à partir de leurs travaux de fin de formation.
Ces derniers propos seront repris par M. Kévin Hounguè, promoteur du Centre Pilote de Production Agricole (CEPIPA) d’Ifangni qui a accueilli deux des trois étudiants chercheurs. Très satisfait du choix porté sur son centre, de la collaboration et des résultats de recherches, l’entrepreneur piscicole a promis de continuer les travaux avec les étudiants Eldane Decko et Euvariste Idani. Il compte leur faire signer dans les prochains jours, un contrat de travail de trois mois d’essai payés pour mieux développer les formules alimentaires issues des expérimentations afin de passer à une production à grande échelle à mettre à la disposition de tous les promoteurs de ferme piscicole.
Cela est une première perspective. Loin, età en croire le Dr Juste Vital Vodounnou, la vision est de continuer les travaux pour permettre aux formules développées d’atteindre la performance des aliments importés. L’école pense aussi évaluer les possibilités d’une production à grande échelle et analyser les impacts de cette production sur les Hommes et leur environnement. Pour cela, la problématique de la disponibilité des matières premières et du coût de vente des aliments sera encore étudiée afin de vraiment encourager les producteurs locaux à aller vers ces solutions plutôt que de préférer des aliments importés. Ainsi, les trois étudiants impliqués dans ces travaux, pensent que le projet a de belles perspectives devant lui, lesquelles permettront à d’autres étudiants d’aborder d’autres pans de la problématique pour l’éclosion d’emplois durables dans le secteur de l’aquaculture.
Deux heures après le lancement des travaux, sur les lèvres des participants s’amplifient les mots de remerciement envers Swiss Contact, partenaire sans lequel, ce projet ne va rester qu’idée et envie. Toutefois, étudiants, partenaires, enseignants et cadres de l’EAQ-UNA profitent de la réussite de ce premier essai pour inviter l’organisation à intensifier ses actions et son soutien autour des projets de l’EAQ-UNA afin de vraiment participer à l’intégration de solutions locales dans la filière aquaculture en République du Bénin.
Oyolabi Angelo ALAPINI (Collaboration spéciale)