France : Le viol d’une jeune juive suscite l’émoi dans une classe politique en pleine campagne électorale

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Une affaire de viol en réunion sur une adolescente juive de 12 ans est entrée dans la campagne des législatives ce mercredi 19 juin. Un thème qui prend de plus en plus de place au sein des politiques à dix jours du premier tour des législatives

Le président Emmanuel Macron a demandé ce 19 juin, au cours du Conseil des ministres, qu’« un temps d’échanges » soit organisé dans les prochains jours dans les écoles sur le racisme et l’antisémitisme. Une déclaration qui fait suite à une affaire débutée samedi soir à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine. Une jeune fille a expliqué avoir été abordée par trois adolescents et entraînée dans un hangar alors qu’elle se trouvait dans un parc proche de son domicile avec un ami, avoir été violée, menacée de mort et avoir été victime de propos antisémites. Trois mineurs ont été interpellés. Deux d’entre eux ont été mis en examen pour viol en réunion, menaces de mort, injures et violences antisémites. Un troisième suspect a été placé sous le statut de témoin assisté pour les faits présumés de viol et mis en examen pour les autres infractions, a précisé la même source.

Ce drame a aussitôt exacerbé la campagne des législatives déjà sous tension, le thème de l’antisémitisme ayant été largement brandi durant la campagne des européennes du 9 juin dernier. Marine Le Pen (RN) a réagi en évoquant une « stigmatisation des juifs depuis des mois par l’extrême gauche ». La cheffe de file du Rassemblement national a rebondi sur cette affaire pour appeler à ne pas voter pour les partis de gauche aux législatives anticipées. « L’agression antisémite et le viol d’une enfant de 12 ans (…) nous révulsent », a déclaré la responsable du parti d’extrême droite, critiquant dans la foulée « la stigmatisation des juifs depuis des mois par l’extrême gauche à travers l’instrumentalisation du conflit israélo-palestinien ». « Chacun devra en avoir pleinement conscience les 30 juin et 7 juillet », a conclu Mme Le Pen.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon (LFI), comme le reste de la gauche, a dénoncé un crime « antisémite ». « Horrifié par ce viol à Courbevoie et tout ce qu’il met en lumière concernant le conditionnement des comportements masculins criminels dès le jeune âge, et du racisme antisémite », a déclaré, sur le réseau social X, le leader de La France insoumise, régulièrement accusé par des opposants politiques de propos ambigus sur l’antisémitisme.

Dans le camp présidentiel, Sylvain Maillard, ex-président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, a confié son « horreur devant ce viol antisémite » « L’antisémitisme doit être combattu dès le plus jeune âge et puni sévèrement », a-t-il intimé. « Viol, antisémitisme : tout est abominable dans ce crime », a également réagi la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet.