Point des 45 premiers jours de classe par les ministres en charge de l’éducation : Le SyNaPPeC salue le gouvernement et manifeste son insatisfaction

Economie & Tech

(«Dans 8 départements sur 12, seules les classes d’examen ont de professeurs d’EPS » ; « les AME ont aujourd’hui entre 28 et 32 heures de cours par semaine », dénonce Thierry Dovonou, SG du SyNaPPeC)

Les ministres Eléonore Yayi Ladékan de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Yves Chabi Kouaro des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle et Salimane Karimou des enseignements maternel et primaire ont animé mercredi dernier une conférence de presse conjointe pour faire le point des 45 premiers jours de classe comptant pour la rentrée scolaire 2023-2024. Il a été question essentiellement au cours de cette rencontre avec les médias, de la gestion des aspirants au métier d’enseignant (AME) et les  perspectives.  Le SyNaPPeC et le Forum Question d’éducation ne ne sont pas satisfaits suite au point fait par les ministres à divers niveaux.« Nous techniciens sommes restés sur notre faim », ont-ils fait savoir.

«Les choses ont bien commencé». Propos des différents ministres en charge de l’éducation au Bénin au cours de leur point sur les 45 premiers jours de la rentrée scolaire 2023-2024.  « On s’est assuré au niveau des trois ordres que des dispositions ont été prises au niveau des écoles et des établissements pour que dès le premier jour de la rentrée, les cours commencent. Et nous avons fait l’heureux constat que cela a été le cas », a déclaré le ministre Salimane Karimou. Sur la question de la situation des AME, le ministre Yves Chabi Kouaro des enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle a affirmé « Ils sont passés à une situation de stabilité qui est bénéfique non seulement pour les intéressés eux-mêmes mais aussi pour notre école ».

 

En ce qui concerne les enseignants, le gouvernement a, disent-ils, fait le nécessaire pour que désormais dans toutes les écoles, chaque classe ait son enseignant, qu’il soit fonctionnaire d’Etat, contractuel de droit public de l’état ou aspirant au métier d’enseignant. « En dehors des salles de classes qui ont été mises à la disposition des apprenants et des enseignants, la cantine scolaire a également démarré le 18 septembre 2023 et jusqu’à l’heure actuelle, tout se déroule normalement. Depuis quelques années, les résultats confirment les différents progrès engendrés par les reformes dans le secteur éducatif. Le Bénin est devenu un modèle dans la sous-région. La professionnalisation du métier de l’enseignant est une réalité de nos jours », ont ajouté les ministres des deux premiers niveaux d’enseignement.

Le SyNaPPeC félicitent les ministres

« Le SyNaPPeC et le forum Questions d’éducation, par mon truchement, félicitent les ministres pour leur conférence de presse du Mercredi 8 Novembre 2023. Madame la Ministre Eléonore LADEKAN YAYI, MM les Ministres Yves KOUARO CHABI et  Salimane KARIMOU, merci pour vos efforts », dixit Thierry Dovonon, SG du Syndicat. Il évoque quelques insuffisances. « Mme et MM les Ministres, un drame se joue. L’école du Bénin se meurt. La santé publique est menacée. Dans 8 départements sur 12, seules les classes d’examen ont de professeurs d’EPS en priorité. Avec des jeunes qui ne font pas le sport scolaire, dans 10 ans, nous aurons une augmentation des cardiopathies. Les moins de 30 ans seront massivement malades (hypertension et compagnie..). Ceci aura une influence sur la productivité », révèle le SyNaPPeC à travers son Secrétaire Général, Thierry DOVONOU. Le syndicat évoque quelques maux dont le système éducatif du Bénin doit être guéri. Il souligne en priorité le manque d’enseignant dans les écoles. « Le 19 octobre, soit 1 mois après la rentrée des classes, nous avons dit que 1014 classes n’ont pas encore effectué la rentrée en Mathématiques, Français, Histoire et géographie, en philosophie, en PCT, en EPS, etc. En réalité, nos chiffres de 1014 classes sans enseignants 30 jours après la rentrée de septembre 2023 sont modestes. 45 jours après cette rentrée, les chiffres ont décuplé. On doit avoir actuellement 1500 à 2100 classes sans enseignants au secondaire », a souligné le SG avant de donner quelques chiffres. A l’entendre, dans l’Alibori 2.090 heures restent à attribuer ; dans le Couffo 1.990 heures restent à attribuer ; dans la Donga, 2007 heures restent à attribuer; dans le Borgou, 2101 heures restent à attribuer. Il a aussi attiré l’attention des ministres sur le nombre d’heures attribuées aux aspirants au métier d’enseignant dans les secondaires : « les AME ont aujourd’hui entre 28 et 32 heures de cours par semaine », alors que « le Président TALON a demandé qu’on ne dépasse pas 26h », a-t-il rappelé.

E.A.T.