Le sommet du G20 s’est ouvert à Rome ce samedi 30 octobre sur la traditionnelle photo de famille et un non moins traditionnel déjeuner de travail auquel participent les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres pour affiner les sujets à l’ordre du jour et le projet de communiqué final.
Réchauffement climatique, -la Cop 26 démarre lundi à Glasgow dans la foulée du G20-, lutte contre la pandémie de Covid-19, relance de l’économie mondiale, les sujets à l’ordre du déjeuner et des rendez-vous en tête à tête ou multilatéraux sont nombreux. D’autant que les dirigeants profitent de leur retour « en présentiel » dans une grande réunion internationale pour la première fois depuis le début de la pandémie pour multiplier les rencontres en petit comité.
Outre les dossiers précédemment évoqués, il sera également par exemple question de la relance du nucléaire iranien lors d’une réunion entre les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron, avec la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique Boris Johnson.
C’est un rendez-vous « important du multilatéralisme », a insisté hier Emmanuel Macron et ce G20 de Rome doit être celui « des résultats et de l’efficacité », rapporte notre envoyée spéciale, Valérie Gas. Le président français, qui a notamment cité la solidarité avec l’Afrique, le vaccin, la transition climatique, est à Rome avec des ambitions et des objectifs.
Le projet de communiqué final qui a commencé à circuler pointe bien ces enjeux. Il y est question par exemple d’un engagement à arrêter la construction des centrales à charbon à partir de 2030, de mettre fin à la subvention des énergies fossiles à moyen terme, de s’engager à mobiliser 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2025 pour les pays en développement. Mais les discussions sont compliquées par l’absence à Rome de deux acteurs de poids : les présidents chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine, ne participent au G20 que par visioconférence.
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Le G20 est un club, rappelle Bertrand Badie, professeur à Sciences-Po Paris et spécialiste des relations internationales, et la tradition d’un club, c’est d’exclure du monde. Autres absents de cette concertation, les pays en développement, particulièrement concernés par plusieurs des dossiers du sommet dont la lutte contre la pandémie de Covid-19 et la relance de l’économie mondiale, comme le rappellent les militants de One, qui font campagne pour en finir avec l’extrême pauvreté. « On entend beaucoup parler de la relance de l’économie mondiale, mais les faits sont là : dans les pays riches l’économie a déjà retrouvé son niveau d’avant la pandémie, tandis que dans les pays à bas revenus, et surtout en Afrique subsaharienne, ils se débattent encore avec la crise », rappelle Emily Wiggens, directrice Europe de One, au micro de Dominique Baillard, envoyé spéciale du service économie. Pour les aider, la solution est là : ce sont les fameux DTS, les droits de tirages spéciaux, les fonds débloqués cet été par le FMI qui bénéficient surtout aux plus riches, rappelle encore Emily Wiggens. « Le Canada par exemple reçoit plus de DTS que l’Ouganda, un pays en plus grande difficulté économique et avec une population bien plus importante. On veut que le G20 rétablisse l’équilibre. La France le fait déjà en consacrant 20% des fonds alloués aux pays à bas revenu, on aimerait bien que d’autres suivent ».
Si le #G20 ne met pas un terme au déséquilibre de la réponse sanitaire et économique entre pays riches et pauvres, la pandémie de #COVID19 pourrait se prolonger au-delà des années 2030
Il reste du pain sur la planche aux participants du sommet. Dans ce document final, qui va être travaillé, ajusté d’ici dimanche, chaque mot aura une importance pour évaluer le niveau réel d’engagement des Etats et les échéances fixées.
RFI