A l’issue d’une superbe finale, le Real Madrid a réussi à conserver son titre, samedi soir, à Cardiff, en dominant nettement la Juventus (1-4). Les Merengue ont su accélérer et faire la différence en seconde période. Cristiano Ronaldo, double buteur, a largement contribué au succès de la Maison Blanche.
Impitoyable. Chirurgical. Létal. Impérial. Ce samedi, le Real Madrid et son buteur maison, Cristiano Ronaldo, ont défini à eux seuls ces quatre adjectifs. En remportant la finale à Cardiff contre une valeureuse Juventus (1-4), qui a terminé épuisée en fin de match, les hommes de Zinédine Zidane ont continué d’écrire la légende du club de la capitale espagnole en Ligue des Champions. Grâce à un doublé de l’inévitable Portugais, Ronaldo, un but de Casemiro et un but tardif d’Asensio, les Merengues ont soulevé pour la 12e fois la C1. Un record, évidemment. Loin devant les sept trophées de l’AC Milan.
Surtout, pour la première fois depuis le grand Milan d’Arigo Sacchi (1989-90), le tenant du titre a réussi à conserver sa couronne. Et cela dit beaucoup de la supériorité du club espagnol, encore flagrante lors de cette finale où la Juve n’aura pas démérité mais simplement manqué d’armes pour espérer mieux. Le Real était simplement trop fort. Comme tout au long de la saison. Plus que jamais, l’Europe lui appartient.
Le bijou de Mandzukic, le sang-froid du Real
Et pourtant, la Juve a pu y croire. A la faveur d’un début de match canon, les hommes de Max Allegri ont prouvé que leur science tactique et leur envie pouvaient faire la différence. D’ailleurs, c’est bien Navas sur des frappes d’Higuain (4e, 6e) qui s’est employé en premier lors de cette magnifique finale, dans un Millennium Stadium magnifique et bouillant. Mais c’est bien le Real qui a planté la première banderille. Tel un tueur au sang-froid. Sur une contre-attaque express, démarrée par Kroos et conclue par Ronaldo, qui a permis au Real d’ouvrir le score sur son premier tir du match (0-1, 20e).
Mais cette finale pleine d’intensité se devait de marquer les mémoires collectives. Et c’est Mario Mandzukic qui s’en est chargé. Le Croate, à la conclusion d’une action somptueuse où le ballon n’aura pas touché le sol dans la partie de terrain madriène, s’est fendu d’une volée retournée qui a terminé sa course dans la lucarne de Navas (1-1, 27e).
Un partout, balle au centre ? Pas tellement. Car la Ligue des champions et l’Histoire se fichent bien de l’esthétisme. Le mot clé reste toujours le même : l’efficacité.
Ronaldo, comme un symbole
Et la machine de guerre que représente le Real l’a bien compris. Au retour des vestiaires, le match a changé de cap. Indécis et magnifique, le scénario de cette bataille a complètement tourné en faveur d’une équipe madrilène bien plus en jambes que la Juve. Après les alertes venues de Marcelo ou de Modric (54e, 58e), c’est finalement celui que l’on attendait le moins sur le tableau des buteurs qui est venu faire basculer cette finale.
Après une mauvaise relance de la défense italienne, c’est l’improbable Casemiro qui a délivré la Casa Blanca d’une frappe déviée par le malheureux Khedira (1-2, 61e). La tête dans le sac, la Juve n’a même pas eu l’occasion de se relever. Trois minutes plus tard, Ronaldo venait couper un centre au cordeau de Modric au premier poteau pour envoyer le Real au paradis (1-3, 64e). Son douzième but de la compétition lui permettant au passage de devenir le meilleur buteur de cette édition, une unité devant Lionel Messi.
Le dernier but de l’entrant Asensio, sur un centre en retrait de Marcelo (1-4, 90e), était finalement anecdotique. Tout comme l’expulsion du frustré Juan Cuadrado (84e). Car les Merengues avaient déjà l’assurance de retrouver l’ivresse d’une victoire européenne. Ce Real est insatiable. Son appétit est tel qu’il finit sa saison sur un doublé Liga-Ligue des champions, inédit pour lui depuis 1957-58… Preuve que la troupe de Zidane n’a pas d’équivalent sur le Vieux Continent. Un continent qui lui appartient plus que jamais.