Des interprétations inexactes et tendancieuses se font sur la Note de conjoncture économique régionale du 4ème trimestre de 2018 dans l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) publiée en mars 2019. Un rapport de 25 pages, avec une synthèse d’analyses d’économistes contactés, il est important de faire certaines mises au point…
Les conclusions qui circulent sur le rapport de l’Uemoa au sujet du Bénin ne prennent en compte qu’un seul pan du document. Cette partie ne saurait être détachée de l’ensemble des éléments d’appréciation de la situation du Bénin. C’est dire que c’est une lecture tronquée qui est faite de cette Note de conjoncture.
Les auteurs ont certainement un intérêt, en passant au vitriol les performances de l’économie béninoise saluées par les institutions régionales et celles de Bretton Woods depuis 2016. L’interprétation distillée dans les médias sociaux et conventionnels, n’a mis l’accent que sur la baisse conjoncturelle du chiffre d’affaires alors qu’il a plusieurs autres éléments positifs.
Dans le tableau 2 (page 7), on peut aisément lire que le Bénin est le deuxième plus grand producteur de cultures vivrières dans la sous-région avec une production évaluée à 11.269.403 de tonnes derrière la Côte d’ivoire (17.603.318 de tonnes). Par ailleurs, grace à la production de coton, les biens d’exportation ont progressé de 21,9% d’une année à l’autre.
Que dire de l’indice du chiffre d’affaires… ?
Pour votre gouverne, l’indice du chiffre d’affaires est un indicateur synthétique de mesure de l’évolution des ventes à partir d’un échantillon d’entreprises et au cours d’une période donnée. Le rapport de l’UEMOA a souligné que « l’indice du chiffre d’affaires (ICA) de tous les secteurs, y compris le commerce et les services, a baissé de 8,5% par rapport au trimestre précédent. Cette mauvaise tenue de l’indice s’explique surtout par les baisses enregistrées au niveau du chiffre d’affaires des secteurs des industries cotonnières et textiles et des industries manufacturières ».
Pour qui sait une bonne lecture, il ne s’agit pas d’une baisse du chiffre d’affaires dans tous les secteurs, mais d’une baisse liée à l’évolution des chiffres d’affaires principalement dans le secteur des industries cotonnières et textiles et des industries manufacturières. Quand on tient compte du cycle de la campagne cotonnière, on comprend cette baisse.
En effet, lorsque la campagne cotonnière n’a pas de retard, toute la production de coton est égrenée avant octobre. Les périodes de décembre- janvier sont consacrées à la maintenance des usines. La même note indique d’ailleurs qu’« en glissement annuel, l’indice global a augmenté de 1,3% » donc, par rapport à la même période de l’année précédente, les ventes ont progressé de 1,3%.
En ce qui concerne les finances publiques, il faut souligner qu’il s’agit des recettes et des dépenses exécutées au cours du quatrième trimestre 2018, pas pour toute l’année 2018. Les données affichées témoignent de la qualité de la gestion des finances publiques du Ministre Romuald Wadagni. Il a, en effet, poursuivi la mise en œuvre de la politique de maîtrise des dépenses publiques qui ont régressé de 34,5% d’une année à l’autre.