Selon une étude publiée mercredi 25 octobre : Le racisme envers les personnes noires augmente dans l’Union européenne

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Le racisme envers les personnes noires augmente dans l’Union européenne, selon une étude publiée mercredi 25 octobre par l’Agence européenne des droits fondamentaux. Intitulé « Être noir dans l’UE », le rapport montre une progression des comportements racistes dans 13 pays de l’UE dont l’Allemagne, l’Autruche ou la France. Cela entre la publication du dernier rapport en 2016 et 2023.

Discrimination dans la recherche d’un emploi ou d’un logement, interpellations par la police, harcèlement. Près de la moitié des personnes noires au sein de l’Union européenne se disent confrontées au racisme, selon le dernier rapport de l’agence européenne des droits fondamentaux, rendu public ce mercredi 25 octobre. Près de 6 800 immigrants d’ascendance africaine, nés dans un pays subsaharien ou dont au moins l’un des parents est originaire de cette région du monde, ont été interrogés pour cette étude entre octobre 2021 et octobre 2022.

En sept ans, le pourcentage du nombre de personnes se disant victimes de racisme au cours des cinq dernières années est passé de 39% à 45% dans 13 pays européens où l’enquête a été menée. Cette augmentation est sans doute sous-estimée, car les comportements racistes ne sont signalés qu’une fois sur dix. En général, c’est lors de la recherche d’emploi ou de logement que le phénomène est le plus criant. Et parmi les personnes sondées qui ont déjà une activité professionnelle, plus de 30% estime être victimes de discrimination au travail.

La hausse du racisme en Europe n’a cependant pas la même ampleur dans les 13 pays concernés par l’enquête. En Allemagne et en Autriche, plus de 70% des personnes interrogées disent avoir été victimes de racisme récemment.

Racisme « ordinaire » en France

En France, les victimes de ce racisme ont été marquées et subissent encore des cas au quotidien, et cela concerne tout le monde, même des personnes surdiplômées. « On est en l’an 2000. Je suis accueillie dans un stage où l’on me dit : « On ne t’a pas dit, mais nous, on n’aime pas les Noirs », se rappelle Amina Yamgnagne, gynécologue à l’Hôpital américain. Le premier jour démarre comme ça. Ce n’est pas quelque chose dont vous pouvez faire semblant d’oublier. »

Maï Traoré a vécu un autre exemple. Unique femme noire proviseure du lycée polyvalent Lucas de Nehou, à Paris, elle a été présentée le jour de sa prise de fonction dans un amphithéâtre avec une boutade complétement déplacée : « Nous accueillons notre nouvelle collègue Maï Traoré, elle vient du Mali, et avec tout ce qui se passe là-bas, elle est bien mieux ici », se rappelle-t-elle. « Cela s’appelle du racisme ordinaire ! Et cela s’appelle du racisme tout simplement, de dire « ce n’est pas grave, c’était juste pour rire, je fais juste de l’humour ». Mais non, il n’y a pas d’humour là-dessus. »

Profilage racial et contrôles au faciès

L’étude note une légère baisse du ressenti du racisme en France, mais elle souligne une hausse des contrôles au faciès pratiqués par les forces de l’ordre. Selon l’étude, 58% des sondés récemment arrêtés par la police estiment avoir été ciblés en raison de la couleur de leur peau.