Le premier tour de l’Euro 2024 s’est achevé mercredi 26 juin, et presque toutes les grosses nations sont au rendez-vous des huitième de finale. La France et la Belgique, poussives, vont se retrouver face-à-face, tandis que la redoutable Espagne va se mesurer au novice géorgien. L’Allemagne, chez elle, devra se méfier du Danemark. Focus sur les huit affiches.
Le programme des huitièmes de finale, Euro 2024
Samedi 29 juin
Suisse – Italie (Berlin, 18 heures)
Allemagne – Danemark (Dortmund, 21 heures)
Dimanche 30 juin
Angleterre – Slovaquie (Gelsenkirchen, 18 heures)
Espagne – Géorgie (Cologne, 21 heures)
Lundi 1er juillet
France – Belgique (Düsseldorf, 18 heures)
Portugal – Slovénie (Frankfurt, 21 heures)
Mardi 2 juillet
Roumanie – Pays-Bas (Munich, 18 heures)
Autriche – Turquie (Leipzig, 21 heures)
Elles étaient 24 nations au coup d’envoi de l’Euro 2024 le 14 juin. Un peu moins de deux semaines plus tard, elles ne sont plus que 16. Depuis l’édition de 2016 et l’extension du Championnat d’Europe des nations à 24 équipes, il y a beaucoup moins de casse à l’issue du premier tour, avec notamment le principe des quatre meilleurs troisièmes qui se qualifient pour la suite de la compétition.
Ainsi, cette année encore, toutes les grosses nations de l’échiquier européen ont validé leur ticket pour les huitièmes de finale. Tout juste, peut-on pointer l’élimination de la vieillissante Croatie, habituée à briller lors des Coupes du monde, mais toujours aussi peu performante à l’Euro. Les favoris et outsiders sont passés, ainsi que quelques équipes moins attendues.
Allemagne-Danemark : la Nationalmannschaft a un statut à assumer
Meilleure attaque avec huit buts inscrits en trois matches, l’Allemagne a plutôt rassuré ses supporters. Elle a été impeccable lors de ses deux premiers matches. Le troisième contre la Suisse a été plus compliqué, avec une égalisation sur le gong (1-1) pour garder la première place du groupe A. Les Allemands sont en confiance, efficaces dans le domaine offensif, et portés par leur public. Ils comptent parmi les favoris pour le titre et ne se cachent pas. Face à la bande de Julian Nagelsmann, revoici le Danemark, demi-finaliste il y a quatre ans. Les Danois apparaissent moins fringants que lors de l’Euro 2021, avec leurs trois matches nuls au premier tour (deux buts marqués, deux buts encaissés) et une deuxième place glanée au fair-play devant la Slovénie dans le groupe C. Ils devront se sublimer pour répondre au défi allemand à Dortmund.
France-Belgique : comme on se retrouve
L’équipe de France n’est pas vraiment un bon client pour les Diables rouges en phase finale de compétition officielle. C’est simple, en cinq matches de Coupe du monde, d’Euro et de Ligue des nations, les Belges ont toujours perdu face aux Bleus. Il y a six ans, la France avait brisé le rêve de la Belgique en demi-finale du Mondial. Et il y a trois ans, en demi-finale de la Ligue des nations, Didier Deschamps et ses hommes avaient encore frustré leurs adversaires. Il y a sans doute un esprit de revanche dans les rangs de la sélection belge aujourd’hui. Mais les deux équipes ont piétiné au premier tour, en marquant peu (deux buts) et en ne gagnant qu’un match. Le réveil est attendu de chaque côté.
Espagne-Géorgie : l’ogre face au novice
C’est l’équipe la plus séduisante du premier tour, la seule à avoir réalisé un carton plein : trois victoires en trois matches, cinq buts marqués et aucun encaissé. L’Espagne a retrouvé de l’ambition avec Luis De La Fuente au poste de sélectionneur, Rodri en plaque tournante et les jeunes Lamine Yamal (16 ans) et Nico Williams (21 ans) pour martyriser les défenses sur les ailes. La Furia Roja a des airs de mastodonte à côté de son adversaire, la Géorgie. Mais gare aux apparences. Certes, cet Euro est la première grande compétition de la sélection géorgienne. Mais emmenés par le coach Français Willy Sagnol, les Géorgiens n’ont aucun complexe et n’ont pas volé leur qualification. Ils ont validé leur billet grâce à une victoire méritée contre le Portugal dans le groupe F (2-0). Avec Khvicha Kvaratskhelia en détonateur et Georges Mikautadze meilleur buteur de la compétition (trois buts), la Géorgie croit en l’exploit.
Angleterre-Slovaquie : les Three Lions cherchent leur souffle
L’Angleterre fait partie de ces favoris qui ont piétiné au premier tour, avec une victoire d’entrée, puis deux matchs nuls, et seulement deux buts inscrits. Suffisant pour prendre la première place du groupe C, mais pas assez pour rassurer. Les vice-champions d’Europe en titre affichent des difficultés inquiétantes dans l’animation offensive en dépit d’un arsenal impressionnant. Ils s’avancent pour la phase à élimination directe sans certitude contre une Slovaquie mi-figue mi-raisin. Les Slovaques avaient pris un bon départ dans le groupe E en domptant la Belgique (1-0), mais ils ont enchaîné sur une défaite puis un nul contre l’Ukraine (1-2) et la Roumanie (1-1). Dans une poule où les quatre équipes ont terminé avec 4 points, il n’est pas simple de jauger le niveau réel de cette Slovaquie.
Portugal-Slovénie : la Seleçao veut effacer le couac
C’était bien parti pour le Portugal, entre une victoire arrachée dans les derniers instants contre la République tchèque (2-1), et une autre sans appel contre la Turquie (3-0). Son équipe déjà qualifiée après deux matches, Roberto Martinez a fait tourner son effectif pour l’ultime rencontre du groupe F contre la Géorgie. Mais même avec des éléments solides sur le terrain comme le vétéran Cristiano Ronaldo (39 ans), Joao Félix ou encore Antonio Silva, les Portugais ont cafouillé et se sont inclinés face à la sensation géorgienne. Une défaite fâcheuse, qui coupe l’élan du Portugal et l’oblige à se ressaisir contre la Slovénie, qualifiée pour les huitièmes de finale au terme d’un parcours très terne : trois matchs nuls et une place de justesse parmi les quatre meilleurs troisièmes. C’est la première fois que les Slovènes survivent à un premier tour.
Italie-Suisse : la suite du miracle italien ?
Il s’en est fallu de très peu que le tenant du titre passe à la trappe dès le premier tour. L’Italie, victorieuse de l’Albanie (2-1) puis défaite par l’Espagne (0-1), a sauvé sa tête au bout du bout d’un temps additionnel interminable contre la Croatie lors du dernier match. La frappe enroulée en pleine lucarne signée Mattia Zaccagni à la 90+8e face aux Croates (1-1) a remis la Squadra Azzurra à la 2e place du groupe B et enchanté ses nombreux supporters, qui espèrent voir leur équipe poursuivre sur cette euphorie géniale contre la Suisse. Mais il faudra être inspiré contre ces Helvètes très sérieux au premier tour et qui ont bien failli s’offrir l’Allemagne. Efficace et expérimentée, la Nati n’est pas une équipe simple à bouger et pourrait bien poser problème à l’Italie.
Roumanie-Pays-Bas : un brouillard à dissiper
Dans un groupe E sans relief où les quatre équipes ont terminé avec quatre points, les Roumains ont eu le dernier mot. Ils ont pris un très bon départ en éteignant l’Ukraine (3-0) mais ont chuté derrière contre la Belgique (0-2) et ont neutralisé la Slovaquie (1-1). Rien de bien saillant, mais cela a suffi à prendre la première place. Ce ne fut guère mieux pour les Pays-Bas dans le groupe D, où ils ont terminé à la troisième place. Les Oranje ont notamment subi un revers final cuisant contre l’Autriche, alors que la première place leur tendait les bras. Roumanie et Pays-Bas sont dans le flou avant de se retrouver en huitièmes de finale.
Autriche-Turquie : Das Team, plus qu’une surprise ?
Dans un groupe D avec les vice-champions du monde français et les Pays-Bas, l’Autriche n’avait pas vraiment la faveur des pronostics. Mais Das Team, comme on la surnomme, avait pour elle une belle série de matches sans défaite avant l’Euro. Et après un court revers face aux Bleus (0-1), elle a dicté sa loi à la Pologne (3-1) avant une victoire éclatante contre les Pays-Bas (3-2) lors d’un match décisif. Et à l’arrivée, c’est bien l’Autriche qui a tiré son épingle du jeu en décrochant la première place au nez et à la barbe de tous. La Turquie a aussi passé un premier tour très rythmé dans le groupe F, avec une victoire contre la Géorgie (3-1), une claque reçue contre le Portugal (0-3) et une victoire sur le fil contre la République tchèque (2-1) pour arracher la deuxième place. Huitième de finale potentiellement très excitant en perspective.