Nouvelle rencontre scientifique sur le massacre de Thiaroye : Le Professeur Abiola porte la voix de l’ANSALB et de l’Université de Parakou à Dakar

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Le 1er mars 2025, des universitaires et autres intellectuels africains se sont donnés rendez-vous à Dakar pour poursuivre la réflexion sur la tragédie que Thiaroye a vécu le 1er décembre 1944. Il fallait cette fois-ci répondre à une question simple : « Thiaroye 44 : Quelles leçons pour l’Afrique ? ».

Le débat qui a réuni d’éminents universitaires et personnalités politiques a permis devant l’auditoire constitué principalement d’élèves des lycées et collèges de revisiter l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire coloniale africaine et d’en tirer des enseignements pour l’avenir du continent. Comme on le sait, les deux guerres mondiales (1914-1918 et 1939-1945) ont marqué bien de pays africains y compris le Bénin où certains de leurs citoyens ont avec courage et bravoure combattu pour vaincre le nazisme aux côtés des français pour la liberté.

En embarquant avec enthousiasme à Morlaix en France le 3 novembre 1944 sur le navire britannique, le Circassia pour Dakar qu’ils atteindront le 21 novembre où on les dirigea à Thiaroye, ils étaient loin de penser qu’ils allaient en réalité à la rencontre de la mort vaincue sur les champs de bataille.

En effet, le 1er décembre 1944, au lieu de voir leurs principales doléances satisfaites, c’est un peloton d’exécution qui finit de mettre fin à leur rêve de regagner leur pays. Ils furent massacrés par leurs propres compagnons d’armes : drôle de récompense. Depuis peu et sous l’impulsion des autorités politiques du Sénégal, cette partie tragique des relations entre la France et ses colonies d’alors a refait surface.

 

Que s’est-il réellement passé ?

« Je suis ici aujourd’hui pour porter la voix de l’Académie nationale des Sciences, Arts et Lettres du Bénin et de ceux des participants au colloque de l’Université de Parakou tenu les 20 et 21 février 2025 sur le massacre de Thiaroye », a commencé le Professeur Abiola en prenant parmi les six panélistes le premier la parole.

Après avoir rappelé que d’importantes communications ont déjà largement décrit ce qui s’est passé ce jour du 1er Décembre 1944 où des tirailleurs sénégalais ont été abattus par leurs anciens camarades d’armes et qu’il ait fallu des voix politiques pour permettre l’ouverture à nouveau du dossier tragique de ce massacre, dossier enfermé depuis lors dans l’oubli comme pour accompagner le mensonge d’État bien entretenu, le Professeur Abiola a expliqué en se basant sur quatre indicateurs que le contexte était bon pour conduire les uns et les autres à faire changer le regard condescendant actuel vers les Africains. Et d’expliquer son concept « Déconstruire pour construire » et la stratégie pour y arriver.

« J’ai beaucoup apprécié votre démarche et la richesse des propos développés. J’ai été bien inspiré de vous avoir donné la parole le premier. Vous avez balisé le terrain et donné aux jeunes un fil conducteur » a écrit le Professeur Babacar Fall, modérateur du panel à son collègue Abiola.

 

Le panel s’est achevé sur un appel à l’action, invitant les gouvernements africains, les institutions académiques et la société civile à s’engager dans une stratégie panafricaine et d’émancipation. Les participants ont aussi salué l’initiative contenue dans la déclaration du colloque de Parakou et appelé à une mobilisation collective pour la reconnaissance et la réparation des crimes coloniaux. Ils ont souhaité également la mise en place d’un creuset d’universitaires et autres intellectuels panafricanistes pour le suivi de la mise en œuvre progressive du concept Déconstruire/construire.

S.E.

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