Master One Health face aux pandémies et analyses de risques  : Le prof Souaïbou Farougou lance le projet OHARIS avec des partenaires belges 

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Après le COVID 19 et l’annonce de la variole du singe, les chercheurs des universités béninoise et belge fédèrent des synergies pour préparer la riposte à travers des formations en master One Health qui prennent en compte la gestion des pandémies et l’analyse des risques sanitaires. Le professeur Souaïbou Farougou a donc lancé officiellement ce 12 septembre 2024 à l’université d’Abomey calavi le projet OHARIS en présence de plusieurs partenaires belges et des institutions internationales. 

« C’es un bijou qui a est présenté à l’EPAC ce jeudi 12 septembre », dixit Prof François Abiola, l’une des personnalités invitées à la cérémonie de lancement. Selon la professeure Nelly Kèlomé, vice-recteur en charge de la coopération inter universitaire, des partenariats et de l’insertion professionnelle (VR -CIPIP),  représentant le recteur Félicien Avléssi, le Master One Health Analyse de risques sanitaires vient renforcer les compétences du Bénin face aux menaces pandémiques. Il vise à former, chaque année, une vingtaine de diplômés au Bénin et dans d’autres pays d’Afrique de l’ouest afin d’améliorer leurs compétences dans le domaine de la santé. Deux doctorants sont déjà recrutés pour se faire former dans le domaine de l’épidémiologie et de la sociologie.

 

Prenant la parole, le coordonnateur sud du projet OHARIS, professeur Souaïbou Farougou, a expliqué de façon spécifique que les objectifs sont de revisiter l’offre de formation du Master OHARIS, de programmer le recrutement de la première promotion, de finaliser la programmation des activités du projet pour échanger sur les ébauches de protocole de recherche des deux doctorants. Les partenaires belges sont représentés par les professeurs Claude Saegerman de l’université de Liège en Belgique, coordonnateur Nord du projet OHARIS ainsi que la professeure Marie Deridder, spécialiste des questions anthropologiques de l’ Université catholique de Louvain en Belgique. Elle s’occupe de l’approche interdisciplinaire pour stabiliser le master dans le temps en vue de sa durabilité en lien avec la mobilisation des ressources.

Le principe One Health (Une seule santé ) consiste en une approche intégrée et unificatrice qui vise à équilibrer et à optimiser durablement la santé des personnes, des animaux et des écosystèmes. Il reconnaît que la santé des humains, des animaux domestique et sauvage, des plantes et de l’environnement en général est étroitement liée et interdépendante. Cette approche mobilise de multiples secteurs, disciplines et communautés à différents niveaux de la société pour travailler ensemble à fomenter le bien-être et à lutter contre les menaces pour la santé et les écosystèmes. Il s’agit également de répondre au besoin collectif en eau potable, en énergie propre, en air pur, et en aliments sûrs et nutritifs, de prendre des mesures contre le changement climatique et de contribuer au développement durable.

Au Bénin, il n’existe pas encore de formations initiales en licence et master prenant en compte l’approche One Health ; ce qui explique le confinement des spécialistes de la santé ou de la socio-anthropologie et leurs difficultés à relever efficacement les défis liés aux crises sanitaires impliquant à la fois l’homme, les animaux et l’environnement. C’est pourquoi des chercheurs de l’Université d’Abomey-Calavi en collaboration avec l’Université de Parakou ainsi que des universités et hautes écoles primaires belges notamment Université de Liège, Université catholique de Louvain et HECh, ont initié le projet OHARIS, Appui à la mise en place d’un Master One Health et Analyse de risques sanitaires. Ces chercheurs UAC, ULiège , UCLouvain, avaient déjà établi et consolidé leur partenariat à travers la mise en oeuvre de plusieurs projets coordonnées par le CIRDES dont le PRD  » Appui aux réseaux d’épidémiosurveillance des maladies animales et aspects sociologiques associés en Afrique de l’ouest » et le PRD  » Lutte contre les zoonoses émergentes et réémergentes à tiques en Afrique de l’ouest : de la sensibilisation à l’action ».

 

Les expériences acquises dans ces collaborations en matière de recherche ont permis d’identifier le besoin de former des compétences sur l’approche One Health et Analyse de risques sanitaires pour lutter efficacement contre les maladies vectorielles et zoonotiques. La création de ce nouveau master s’intègre également dans la réforme des curricula de formation actuellement en cours à l’ Université d’Abomey-calavi. Dans ce cadre, il est prévu de créer de nouveaux masters en vue d’étoffer l’offre des deux masters actuellement dispensés au département de production et santé animales de l’ École polytechnique d’Abomey -Calavi (EPAC). Le projet OHARIS offre ainsi une opportunité non seulement pour la création d’un nouveau master d’envergure sous régionale avec le soutien de partenaires belges, mais également pour la formation de deux doctorants en épidémiologie et en sociologie -anthropologie.

Le projet OHARIS est financé par l’Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur (ARES) de Belgique. Il est coordonné au Nord par le professeur Claude Saegerman de l’université de Liège et au Sud par le professeur Souaïbou Farougou de l’Université d’Abomey-Calavi. L’université catholique de Louvain est représentée par la professeure Marie Deridder, référente en sociologie du projet OHARIS.

 

D’autres entités partenaires sont associées à la mise en oeuvre du projet. C’est le cas en Belgique de la Haute École Charlemagne de Belgique, au Bénin de la Faculté des sciences agronomiques, de la Faculté des sciences humaines et sociales, de l’institut régional de santé publique, de Vétérinaires Sans Frontières/Belgique, des ONG Bénin Santé et Survie du Consommateur (BSSC), du Projet de renforcement des systèmes de surveillance des maladies en Afrique de l’ouest Projet REDISSE, du Conseil national de lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose, le paludisme, les hépatites, les infections sexuellement transmissibles et les épidémies CNLS -TP, de la Direction de l’élevage, de la Direction de la gestion des pollutions et des nuisances, de Research Unit on Agro -Pastoral, Humanitarian and Food Systems ( Université de Parakou) ,  au Burkina Faso du Centre international de Recherche -Développement sur l’Elevage en zone Subhumide ( CIRDES) , en Côte d’Ivoire du Centre Suisse de Recherches Scientifiques.

 

Adrien HOUNVENOU

 

ALLOCUTION DE MADAME LA VICE RECTEURE CHARGEE DE LA COOPERATION INTERUNIVERSITAIRE, DES PARTENARIATS ET DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE

Université d’Abomey-Calavi, le 12 septembre 2024

Monsieur le Vice Premier Ministre Honoraire chargé de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique,

Monsieur le Directeur de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi,

Monsieur le Représentant de Conseil National de Lutte contre le VIH/Sida, la Tuberculose, le Paludisme, les Hépatites, les lnfections Sexuellement Transmissibles et les Épidémies assurant la coordination de l’approche One Health au Bénin,

Monsieur le Représentant de la Direction de l’Elevage du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche,

Monsieur le Représentant de la Direction de la Gestion des Pollutions et des Nuisances du Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable,

Madame la Directrice du Projet GHS – Bénin,

Monsieur le Président de l’ONG Bénin Santé et Survie du Consommateur,

Monsieur le Représentant de Vétérinaires Sans Frontières Belgique,

Monsieur le Représentant du Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire, Directeur d’Afrique One Aspire,

Monsieur le Représentant du Centre International de Recherche-Développement sur l’Elevage en zone Subhumide au Burkina Faso,

Madame la Cheffe du Département de Production et Santé Animales de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi,

Messieurs les Coordonnateurs béninois et belge du projet Appui à la mise en place d’un Master One Health et Analyse de Risques Sanitaires (OHARIS),

Madame la Référente en Sociologie du projet OHARIS,

Messieurs et Mesdames les membres du comité de Pilotage du projet OHARIS,

Chers collègues enseignants,

Chers invités,

Mesdames et Messieurs,

La pandémie de la COVID-19, avec ses conséquences économiques, sociales et sanitaires, n’avait pas encore été totalement maîtrisée qu’une nouvelle maladie émergente, la Mpox (ou variole du singe), qui sévissait jusque-là sporadiquement en Afrique centrale et de l’Ouest, a commencé à prendre une dimension pandémique dès 2022. Ces crises sanitaires successives ont mis en lumière l’ampleur des défis auxquels les pays africains sont confrontés, tant sur le plan des infrastructures sanitaires que sur celui des ressources humaines qualifiées, nécessaires pour répondre efficacement à l’émergence de nouvelles maladies, de plus en plus fréquentes ces dernières années.

Des études montrent que plus de 60 % des maladies émergentes ont une origine animale, avec une forte interaction avec l’environnement. Au-delà des maladies infectieuses, la résistance aux anti-infectieux représente un autre défi majeur. Ce phénomène complexe implique l’élevage, les soins de santé, ainsi que l’utilisation parfois abusive ou incontrôlée des anti-infectieux, tant par les producteurs que par les consommateurs.

Face à ces enjeux, il est apparu essentiel de mettre en œuvre des approches globales et intégrées, telles que l’approche « One Health », prônée par la FAO, l’OMS et l’OMSA, pour lutter efficacement contre les pandémies. Le principe de « One Health » est une approche unificatrice qui vise à équilibrer et optimiser durablement la santé des personnes, des animaux et des écosystèmes. Cette approche reconnaît que la santé humaine, animale (domestique et sauvage), des plantes et de l’environnement sont étroitement liées et interdépendantes.

C’est dans ce cadre que des enseignants béninois et belges ont initié le projet intitulé « Appui à la mise en place d’un master One Health et Analyse de Risques Sanitaires », avec le soutien de l’équipe rectorale de l’Université d’Abomey-Calavi, dirigée par le Professeur Félicien AVLESSI, ainsi que des autorités de l’Université de Liège et de l’Université Catholique de Louvain, en Belgique. Ce projet bénéficie également du soutien financier de l’Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur de Belgique pour une durée de cinq ans.

Ce projet vise à former chaque année une vingtaine de diplômés au Bénin et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, afin de renforcer leurs compétences dans le domaine de la santé publique. Deux doctorants ont déjà été recrutés pour mener leurs thèses en Belgique dans les domaines de l’épidémiologie et de la sociologie, en intégrant fortement l’approche One Health.

Je tiens à exprimer mes sincères remerciements au Royaume de Belgique, à travers l’Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur, pour son appui continu depuis près de 30 ans. Cet appui a permis de renforcer les capacités de l’Université d’Abomey-Calavi dans divers domaines : la formation académique, la recherche scientifique, la numérisation, les ressources documentaires, la pédagogie et l’administration. Plusieurs entités de l’UAC continuent de bénéficier des Projets de Recherche-Développement (PRD) et des Projets de Formation Sud (PFS). Par ailleurs, au niveau central, nous en sommes à notre sixième programme de coopération institutionnelle, connu sous le nom « Appui institutionnel », dont j’ai l’honneur de coordonner la mise en œuvre. Ce programme, étant centré sur l’approche One Health, offrira une synergie intéressante avec le projet OHARIS.

Je félicite également chaleureusement l’équipe d’enseignants béninois et belges pour la conception de ce projet ambitieux, qui dote notre université d’une nouvelle offre de formation de qualité, alignée sur les enjeux actuels. Ce projet vient à point nommé pour renforcer les compétences de notre pays face aux menaces pandémiques, et l’équipe rectorale de l’Université d’Abomey-Calavi mettra tout en œuvre pour que les objectifs du projet OHARIS soient atteints.

Sur ces mots, je déclare officiellement ouvert l’atelier de lancement du projet « Appui à la mise en place d’un Master One Health et Analyse de Risques Sanitaires ».

Vive la coopération scientifique au service du développement

Vive le Bénin

Vive la Belgique

Je vous remercie.