Bénin : Le procès en appel du journaliste Ignace Sossou mis en délibéré pour le 19 mai

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Le dossier en appel du journaliste Ignace Sossou a repris ce mardi 5 mai au tribunal de Cotonou. Après le réquisitoire du procureur général, le délibéré a été fixé pour le 19 mai.

Le journaliste Ignace Sossou  devra attendre le 19 mai pour connaitre son sort à la Cour d’appel. Il avait été condamné en décembre dernier à 18 mois de prison pour cyber-harcèlement après une plainte du procureur de la République. Son procès en appel devait se tenir ce mardi 28 avril, mais à peine ouverte, l’audience a été renvoyée au 5 mai, suite à la demande de la partie civile.

En effet, ce 28 avril, le conseil du Procureur Mario Mètonou avait demandé un peu plus de temps pour mieux examiner les nouvelles pièces versées au dossier par les avocats d’Ignace Sossou.

A la reprise du procès en appel ce mardi 5 mai, les débats ont repris. Chaque partie a fait valoir ses arguments. Les avocats de Ignace Sossou ont demandé la relaxe pur et simple de leur client. Après avoir analysé le fond du dossier, le Procureur général a réclamé une peine de 12 mois ferme et 500.000 d’amende à l’encontre du journaliste au lieu de 18 mois et 200.000 mille en première instance.Le président a mis le dossier en délibéré. Un délibéré qui a été fixé pour le 19 mai.

 

Rappel des faits

A l’audience du 28 avril, la défense du journaliste a versé au dossier un document. Ce qui a déplu à la partie civile qui a protesté. L’échange a donc été un peu vif entre les avocats. « Nous découvrons ce document qui contient des audios », fait alors remarquer Me Elie Vlavonou, un des avocats du procureur, avant d’ajouter : « Nous ne sommes même pas équipés pour les écouter. »

Il a donc demandé alors au président un peu de temps pour en prendre connaissance. Le président a accédé à sa requête et renvoyé le dossier au 5 mai.

Ignace Sossou a passé très peu de temps à la barre où il a plaidé non coupable. D’entrée, le nom de CFI est apparu dans le débat. L’agence française de développement média était l’organisateur de l’atelier au cours duquel le procureur aurait tenu les propos relayés par le journaliste.

« Avez-vous modulé les propos du procureur ? », a notamment interrogé le président. « Non », a répondu Ignace Sossou. Le président lui a alors opposé la première lettre de CFI qui a désavoué sa publication. Et le journaliste de rétorquer : « CFI est revenu sur ce premier courrier. »

L’interrogatoire n’a pas été loin à cause de l’objection des avocats du plaignant sur les nouveaux éléments versés au dossier pour défendre le journaliste. Le dossier renvoyé au 5 mai a donc repris aujourd’hui où le délibéré a été fixé au 19 mai.

Le journaliste Ignace Sossou a été interpellé à son domicile le vendredi 20 décembre 2019. Il a été reconnu coupable des faits de harcèlement par le biais des moyens de communication électronique et écopé de 18 mois d’emprisonnement ferme en plus d’une amende de deux cents mille (200.000) francs CFA, en application des dispositions de l’article 550 de la Loi n°2017-20 du 20 avril 2018 portant Code du numérique en République du Bénin, à l’issue d’une audience publique tenue le mardi 24 décembre 2019.

Le journaliste a relayé sur les réseaux sociaux des propos du procureur en live-tweets, lors d’un séminaire organisé à Cotonou par CFI. Il a été accusé, après, d’avoir sorti les propos de leur contexte. Son acte a été qualifié de « harcèlement » par l’accusation selon qui le journaliste, en agissant ainsi, a causé une détresse émotionnelle au plaignant. Au début de l’affaire, CFI a adressé un courrier aux autorités béninoises qui plonge le journaliste Ignace Sossou. Mais, dans une correspondance de son directeur adjoint, CFI reviendra quelques jours après sur cette première correspondance. Dans un  méa-culpa la hiérarchie de CFI informe n’avoir pas donné l’ordre pour cette première lettre et que les auteurs aurait été sanctionné. Dans le nouveau courrier envoyé, CFI a rétabli les faits.

 

J.L.K.

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