Steve Amoussou a été présenté devant le juge ce lundi 18 novembre 2024. Son procès est renvoyé au 9 décembre prochain.
Dès l’ouverture de cette deuxième audience, les avocats de la défense ont immédiatement soulevé un problème de fond, concernant la procédure. Selon eux, les conditions d’arrestation de Steve AMOUSSOU devraient entraîner la nullité de la procédure. « Prendre criminellement quelqu’un dans un autre pays et venir le juger, c’est un recel. Ne soyez pas complice de ce recel », a plaidé Maître Barnabé GBAGO, s’adressant directement au président de la cour, et demandant la libération immédiate de son client.
En réponse, le premier substitut du procureur de la CRIET, a contesté cette position, affirmant que le débat ne devait pas se faire autour des conditions d’arrestation de Steve AMOUSSOU. Le président de la cour n’est pas un juge constitutionnel, a-t-il souligné. Selon lui, la question principale est de savoir si l’accusé a tenu des propos injurieux, xénophobes, qui divisent le pays.
Il poursuit en affirmant que la seule réserve du juge serait de chercher s’il y a une quelconque collusion avec le parquet. Mais il n’y a aucun lien entre le parquet et les conditions d’arrestation du prévenu, a insisté le substitut.
Avant de clore l’audience, le juge a demandé à Steve AMOUSSOU s’il souhaitait prendre la parole. Ce dernier a exprimé son désarroi : « On ne peut pas hériter de ma personne, sans hériter des conditions de mon arrestation », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Je ne souhaite à personne ce que j’ai vécu. » Il décrit ses ravisseurs comme ayant agi « avec une violence brute et bête ».
Steve Amoussou s’est également interrogé en ces termes : « à qui profite le crime de mon enlèvement ? ». Il s’agit d’une expédition extra-judiciaire, extra-territoriale, précise t-il.
« Monsieur Steve Amoussou est irrégulièrement détenu et présenté devant la formation de jugement qui s’apprête à lui poser des questions. Nous demandons sa libération pure et simple. Ce ne sera que justice. Si nous laissons passer, nous ouvrons une boîte de pandore », a-t-il déclaré. « On ne juge pas les conditions d’arrestation de Steve Amoussou, il est poursuivi pour des faits précis », lui a répondu le ministère public.
« C’est curieux que le ministère public puisse dire qu’il n’est pas jugé pour ses conditions d’arrestation. Même lorsque le détenu est torturé, ça suffit pour annuler la procédure dans tous les pays de droit et ça aurait dû être ainsi au Bénin », a commenté Me Yansounou Magloire.
Finalement, le juge a décidé de renvoyer l’affaire au 9 décembre 2024, pour la suite de la procédure.
(Avec Bip radio)
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