(La demande de remise en liberté et « l’incompétence de la Cour » examinées à la prochaine audience)
Le procès de Joël Aïvo s’est ouvert ce jeudi 15 juillet 2021 à la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (Criet). Après les débats, le procès a été renvoyé au 5 août 2021.
Joël Aïvo, Alain Gnonlonfoun (comptable de Aïvo), Moudjaïdou Ibrahim Bachabi, Issiakou Bio Sarè (responsable d’entreprise) et un militaire retournent en prison. Poursuivis pour «atteinte à la sureté de l’Etat et blanchiment de capitaux», leur procès a été ouvert jeudi 15 juillet à la CRIET à Porto Novo puis renvoyé au 5 août.
Suspendue quelques minutes après son ouverture, l’audience a repris à 13h50. A la barre, les prévenus ont tous plaidé non coupables.
Me Robert Dossou, avocat de Joël Aïvo, a demandé la remise en liberté de son client. Quant au procureur spécial près la Criet, Mario Metonou, il demande au juge de se déclarer « incompétent » et de renvoyer le dossier en instruction.
Le ton est monté entre les avocats de Aivo et le ministère public
Le ton est monté entre les avocats de Aivo et le ministère public au cours des débats, rapporte Banouto. Selon le média béninois, Me Didè avocat de Aïvo s’est insurgé contre la demande d’incompétence du ministère public. Il a ensuite déploré les propos du procureur spécial sur les chefs d’accusation « d’atteinte à la sûreté de l’État et blanchiment de capitaux ». « Cette qualification des faits lui (le ministère public Mario Metonou, ndlr) est personnelle. Lorsque le ministère public a présenté les faits, il n’a pas interrogé les prévenus sur les faits. Aujourd’hui, il n’y a aucun élément nouveau et il demande à la Cour de se déclarer incompétente. S’il n’y a pas de débat, il n’y a pas de jugement. Le ministère public a violé certaines dispositions de l’article 402 du code de procédure pénale pour en arriver là si les prévenus doivent comparaître en flagrant délit », a soutenu Me Didè. A la suite de l’avocat de Aivo, le ministère public prend la parole et justifie sa demande d’incompétence. Le procureur Mètonou met l’accent sur le fait que les deux autres accusés dans le dossier sont en fuite et qu’ils doivent être là obligatoirement pour le procès.
Me Robert Dossou demandera ensuite la liberté provisoire de Joël Aïvo et de tous les autres co-accusés. « Acquiescer à la demande du procureur serait une erreur », fait-t-il remarquer tout en dénonçant une violation de procédure. Me procureur spécial prend à nouveau la parole et soutient que la demande de liberté provisoire est « prématurée » et que les faits reprochés à Aïvo et ses coaccusés sont « assez graves ». Les arguments du procureur spécial ne sont pas du goût des avocats de Aivo. « C’est extraordinaire d’entendre le ministère public faire un copier-coller d’un autre dossier. Je me pose des questions sur la procédure. Mes clients n’ont rien à faire ici. Le procureur spécial s’en est rendu compte et il veut changer la procédure. Mes clients méritent la liberté provisoire », a dénoncé Me Stanic Adjacotan, l’un des avocats de Joël Aïvo.
Renvoi du dossier au 5 août 2021
Le procureur Mario Mètonou dénonce les arguments de la défense de Aïvo. « Il y a beaucoup de passions dans le dossier », affirme Mario Metonou.
Me Didè, avocat de Joël Aïvo hausse le ton dans la salle d’audience. « Les deux autres prévenus militaires n’ont jamais eu de contacts avec Joël Aïvo. Le mandat de dépôt est totalement illégal », martèle-t-il..
Le président de céans a par la suite renvoyé le dossier au 5 août 2021. A cette date, les juges se prononceront sur la demande de remise en liberté provisoire et l’incompétence de la Cour, demandée par le ministère public.
S.E.