Le président ougandais Yoweri Museveni a promu son fils, Muhoozi Kainerugaba, à la tête de l’armée du pays, a annoncé le ministère de la Défense dans un communiqué publié le 21 mars. Cette annonce intervient après des années de spéculations sur l’avenir de M. Kainerugaba, habitué des déclarations polémiques sur les réseaux sociaux, et pressenti pour prendre la succession de son père, âgé de 79 ans, à la présidence.
En Ouganda , le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis près de 40 ans, vient de porter son fils, Muhoozi Kainerugaba, à la tête de l’armée du pays. Une nomination annoncée dans un communiqué du ministère ougandais de la Défense, et qui vient relancer les spéculations sur l’avenir de Muhoozi Kainerugaba, habitué des déclarations polémiques sur les réseaux sociaux, et pressenti depuis des années pour prendre la succession de son père, âgé de 79 ans, à la présidence.
« C’est une demi-surprise », estime toutefois un bon connaisseur du pays, qui rappelle qu’il y a à peine deux ans, Museveni avait démis son fils du poste de commandant de la force terrestre ougandaise, après des propos polémiques sur le réseau social X.
Mais – et c’est « le paradoxe ougandais », poursuit-il – Museveni l’avait élevé en même temps au grade de général 4 étoiles, le plus élevé de l’armée ougandaise. Comme si la mise à l’écart de Muhoozi Kaïnerugaba « était une simple pause pour faire oublier ses gaffes, en attendant d’être rappelé à de hautes fonctions », précise cette source. C’est chose faite aujourd’hui.
Il ne fait pas l’unanimité au sein de la vieille garde historique de l’armée ni de la société ougandaise
À 49 ans, le bouillant général souvent décrit comme imprévisible, impulsif, clivant, mais aussi comme un homme très ambitieux, devient le chef de l’UDPS, l’armée ougandaise, un poste de premier plan qui semble confirmer sa position officielle de « successeur désigné », estime Kristof Titeca, professeur à l’université d’Anvers, joint par Esdras Ndikumana.
Même si depuis des années Yoweri Museveni et son fils ont toujours nié toute idée de « succession familiale » à la tête de l’État ougandais, plusieurs faits – notamment la création d’un Projet Muhoozi Kaïneruga qui fait sa promotion politique – ont convaincu l’opposition et la société civile du contraire.
Mais rien n’est joué, explique Kristif Tetica, qui rappelle ses nombreux tweets controversés qui le desservent et qui sont souvent envoyés tard dans la nuit, dans lesquels il avait par exemple menacé d’envahir le Kenya. Son père avait dû s’excuser publiquement pour cet impair. Autre problème : il ne fait pas l’unanimité au sein de la vieille garde historique de l’armée ni de la société ougandaise, pointe encore ce spécialiste belge.