Alors qu’il fait face aux conséquences des manifestations qui secouent son pays depuis plusieurs semaines, le président Kenyan William Ruto a annoncé jeudi 1 juillet le limogeage de la quasi-totalité de son gouvernement : restent en place seulement le ministre des Affaires étrangères et le vice-président kényan. Dans son adresse diffusée en direct à la télévision, le président William Ruto a dit avoir « écouté le peuple du Kenya ».
Après plusieurs prises de paroles, le président William Ruto augmente sa réponse d’un cran. Face aux manifestations, au départ pour protester contre un projet d’augmenter des taxes, mais qui se sont rapidement transformé pour demander la démission du chef de l’État, William Ruto a annoncé le départ de la quasi-totalité de son gouvernement.
Après réflexion et avoir « écouté ce que le peuple du Kenya a dit, après une évaluation de la performance de mon cabinet, ses réalisations, ses défis, j’ai décidé de limoger avec effet immédiat tous les membres » du gouvernement, a annoncé jeudi le président William Ruto. Il a également promis des changements radicaux à travers un « gouvernement à base élargie ». Cela dans le but de « répondre au fardeau de la dette, augmenter les opportunités d’emploi et lutter contre la corruption ».
Les événements récents – qui ont nécessité le retrait du projet de loi de finances et qui nécessiteront une révision et une réorganisation de notre budget – nous ont amené à un point de bascule. Après réflexion, après avoir écouté ce que le peuple du Kenya a dit, après une évaluation globale de la performance de mon cabinet et ses réalisations et ses défis, j’ai aujourd’hui décidé de limoger avec effet immédiat tous les membres du gouvernement. Je vais immédiatement engager de vastes consultations à travers différents secteurs et formations politiques, dans le but de définir un gouvernement à base élargie qui m’aidera à accélérer la mise en place de mesures – nécessaires et urgentes – pour répondre au fardeau de la dette, augmenter les opportunités d’emploi et lutter contre le dragon de la corruption.
Cette annonce va-t-elle permettre d’apaiser la colère populaire ? Car malgré le retrait du projet de budget controversé qui prévoyait des augmentations de taxes, et qui avait déclenché la contestation, les manifestations ont continué. Elles ont débordé sur des violences et des pillages dans la capitale et ailleurs dans le pays, entrainant une répression policière qui a été dénoncée.
Les jeunes demandent désormais la démission du chef de l’État, notamment via le hashtag #RutoMustGo (« Ruto doit partir ») sur les réseaux sociaux.
Au total, près de 40 personnes sont mortes et 250 autres ont été arrêtées par les autorités.
Le projet de budget avait catalysé un mécontentement latent visant le président William Ruto. Ce dernier est vu par la jeunesse comme le représentant un système politique vicié et corrompu.