« Contribution des femmes députés à la performance de la neuvième législature ». C’est le thème de l’atelier de formation des femmes élues députés organisé par l’Académie des sciences constitutionnelle, administrative et politique (ASCAP) grâce à l’appui technique et financier de la Fondation Hanns Seidel à Ganna hôtel à Grand-Popo les 11 et 12 mai 2023. Dans son mot d’ouverture des travaux, le président de l’Assemblée nationale Louis Gbèhounou VLAVONOU a recommandé quelques pistes aux 29 femmes députés en vue de leur réussite en politique.
Après le séminaire d’imprégnation et d’immersion du 13 au 15 mais 2023 à Popo Millénium Beach de Grand-Popo, ensuite la mise en place du Caucus des femmes parlementaires à l’occasion d’un séminaire tenu à Kétou du 04 au 5 avril 2023, les 29 femmes élues députés se retrouvent à nouveau à Grand-Popo depuis ce jeudi 11 mai 2023 pour renforcer leurs capacités afin d’optimiser leur contribution à la performance de la 9eme législature.
Dans son mot de bienvenue, le président de l’ASCAP, Me Ibrahim D. SALAMI a salué la présence de l’autorité parlementaire, des femmes élues députés, des représentants des partis politiques présents au Parlement, de la Directrice de l’Institut parlementaire du Bénin (Ipab) à cet atelier de formation dont le but est de contribuer à la plus value des femmes élues députés à la 9eme législature. En tant que société civile universitaire, l’ASCAP, vu les avancées enregistrées dans la représentativité des femmes au Parlement avec les 29 femmes de la 9ème législature grâce aux réformes constitutionnelles et politiques, a décidé de les accompagner. Cette formation revêt un enjeu capital car elle est technique et permettra de renforcer votre capacité à l’initiative des lois et au contrôle de l’action gouvernementale, a-t-il ajouté à l’endroit des participants.
Pour sa part, le maire de Grand-Popo Jocelyn AHYI n’a pas caché sa joie d’accueillir une activité dédiée à la bonne contribution parlementaire des 29 femmes élues députés. À son tour, le représentant régional de la Fondation Hanns Seidel,
Goetz HEEINICKE s’est réjoui du financement de cette activité qui, il faut le mentionner, est sa première en Afrique de l’ouest avant de souhaiter bons travaux aux participants.
Prenant la parole, le président de l’Assemblée nationale Louis Gbèhounou VLAVONOU a déclaré avoir fait le déplacement de Grand-Popo avec joie et fierté légitime.
Parlant des attentes dudit atelier, le président VLAVONOU a laissé entendre que l’ASCAP par cet atelier pourrait apporter des réponses aux questions des femmes notamment: » À quels moyens, les femmes parlementaires béninoises doivent-elles avoir recours pour que leur influence se fasse sentir quel que soit le nombre. Comment les femmes parlementaires béninoises peuvent-elles optimiser leur influence sur le processus politique par la voie législative ? Quelles sont les stratégies qu’elles peuvent développer pour accroître leur efficacité ? Quelles leçons les parlementaires actuelles peuvent-elles donner à celles qui aspirent à le devenir ? », a-t-il cité.
Aux femmes élues députés, le président VLAVONOU a conseillé : « …que jamais, la politique ne soit pour vous une source de disputes, de conflits, de séparation familiale ; la politique ne vous amène à négliger l’éducation de vos enfants ; la politique ne vous amène à négliger vos époux ; la politique ne soit la cause de vos contreperformances au service. Bref, politique d’accord mais mari et enfants d’abord ! ».
Obstacles à la participation à la vie politique, diagnostic et solutions
Pour revenir au thème proprement dit, l’autorité parlementaire a commencé par faire un état des lieux. En effet, la situation de la représentation des femmes au niveau de l’Assemblée nationale du Bénin a bien évolué depuis le 12 février 2023. Ainsi, siègent à l’hémicycle au Palais des gouverneurs à Porto-Novo, vingt-neuf (29) femmes sur les cent neuf (109) députés élus à l’occasion des dernières législatives de janvier 2023, soit un taux de 26,60% contre 7,23 % de femmes élues pour le compte de la législature précédente. Depuis l’avènement du Renouveau démocratique au Bénin, le taux de représentation des femmes au parlement n’a jamais excédé les 10%.
Le leadership des femmes et leur participation à la vie politique sont partout menacés. Les femmes sont sous-représentées aussi bien comme électrices que dans les fonctions dirigeantes, au sein des assemblées élues, dans l’administration publique ou encore dans le secteur privé ou le monde universitaire. Et ceci malgré leurs compétences maintes fois démontrées, en tant que leaders et agents du changement, et en dépit de leur droit de participer en toute égalité à la gouvernance démocratique. »
Après cette parenthèse, le président VLAVONOU a abordé les deux obstacles rencontrés par les femmes sur la voie de la participation à la vie politique. « Les femmes sont confrontées à deux sortes d’obstacles sur la voie de la participation à la vie politique. D’une part, des entraves structurelles causées par des lois et des institutions discriminatoires qui réduisent encore aujourd’hui leurs possibilités de voter ou de se porter candidates à un mandat politique. D’autre part, faute de moyens, les femmes ont moins de chances que les hommes de suivre une formation, de nouer les contacts et de bénéficier des ressources nécessaires pour devenir des dirigeantes performantes. », a-t-il souligné.
Par ailleurs, l’autorité parlementaire a proposé trois façons pour aborder la question des différences de comportement politique entre femme et homme. « …La première naturalise les comportements à partir de l’appartenance sexuelle. La deuxième ouvre la discussion sur les facteurs sociaux pouvant expliquer des comportements différents selon le sexe. La troisième consiste à déterminer les facteurs sociaux qui influencent le comportement politique… », a-t-il rappelé.
Comme solutions, le président de l’Assemblée nationale a proposé : »…Pour permettre aux femmes de militer plus et donc de peser plus fortement sur la vie politique, il est nécessaire d’agir sur les deux dimensions : leur ouvrir plus largement le monde du travail rémunéré, créer les conditions de leur accès à des postes hiérarchiquement élevés, et faire en sorte que l’investissement dans le travail domestique ne soit pas, comme il l’est encore trop souvent, leur devoir premier. »
04 communications au menu des échanges
Pendant deux jours, les femmes élues députés ont droit à quatre communications. Dans la première journée, il y a eu le module n° 1 dont le thème est : »Leadeship féminin et législatif » animé par la directrice de l’Ipab, l’he Sedami Fagla et le module n° 2 dont le thème est « La législation: l’art et la science de légiférer » animé par le professeur Ibrahim Salami. La deuxième journée est marquée par le module n°3 dont le thème est « Le député et le droit pénal » animé par le magistrat Gilbert Togbonon et enfin le module n°4 dont le thème est: « Le député et l’art oratoire » animé par Djarra Moussa Soumanou.
Avec S.E.