Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, était ce jeudi au Mali, où il s’est entretenu avec le président malien de transition, Assimi Goïta, avant de se rendre à Ouagadougou dans la soirée. Une visite éclair qui s’inscrit dans une dynamique de renforcement des liens historiques de bon voisinage, de solidarité et de coopération multiforme, et avec une valeur symbolique importante.
L’image est forte. Bassirou Diomaye Faye, démocratiquement élu en costume cravate, à côté d’Assimi Goïta, président par intérim en tenue militaire. « C’est la continuité de sa politique de bon voisinage et une séquence diplomatique importante », analyse un chercheur.
Bassirou Diomaye Faye prône le dialogue et il croit en l’intégration africaine, affirme une source à la présidence. Le président du Sénégal s’est donc investi d’une mission : celle de convaincre les pays de l’Alliance des États du Sahel de revenir au sein de la Cédéao. Cette double visite s’inscrit dans cette volonté.
Il s’agit donc d’une marque forte de respect de la part du président sénégalais qui souhaite resserrer les liens alors que les relations s’étaient fortement dégradées du temps de l’ancien président Macky Sall, très critique vis-à-vis des régimes militaires putschistes sahéliens.
J’ai compris la position malienne, qui, quoique rigide, n’est pas totalement inflexible. De mon point de vue, nous devons continuer à travailler avec toutes les parties prenantes et ne pas se décourager de trouver des issues heureuses qui nous permettent de renforcer l’intégration.
Sa jeunesse, sa légitimité démocratique et son rejet affiché de la politique de sanctions vis-à-vis des pays de l’AES sont des atouts, selon plusieurs analystes.
Nombreux dossiers sur la table
Au Mali, l’autre enjeu majeur, c’est la sécurisation de sa frontière sud-est, éviter les infiltrations de groupes jihadistes et entretenir les bonnes relations commerciales avec le Mali. Le Sénégal est son premier partenaire économique. L’arrivée des moutons du Mali pour la tabaski et l’avancée de la restauration du chemin de fer entre Dakar et Bamako étaient également au menu des discussions. Il n’a pas fait d’appel public concernant la tenue d’élections. Selon une source à la présidence, « c’est une question de politique intérieure ».
Le président sénégalais s’est ensuite rendu au Burkina Faso. Là aussi, il s’est entretenu durant une bonne heure avec le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré. Durant l’entretien, le président du Sénégal a livré le même message qu’à Bamako. Il a également parlé de coopération en matière sécuritaire et de lutte contre le terrorisme ou encore de criminalité transfrontalière et de lutte contre le trafic d’êtres humains.