Vingt-neuf ans après, le Rwanda commémore ce 7 avril 2023 le début du génocide des tutsis. Trois mois de tueries qui ont commencé après l’attentat contre l’avion du président Juvénal Habyarimana dans la soirée du 6 avril 1994 et qui ont fait au moins 800 000 morts, selon les chiffres de l’ONU. Comme chaque année, une cérémonie officielle, organisée au mémorial national de Gisozi à Kigali, a lancé les 100 jours de recueillement. Une cérémonie durant laquelle s’est exprimé le président Paul Kagame.
Après avoir allumé la flamme du souvenir, le président Paul Kagame s’est exprimé pour rendre hommage aux victimes du génocide. « On peut pardonner, mais on ne peut pas oublier », affirme-t-il, lançant également un avertissement à son audience.
« Nous ne pouvons pas, cependant, ignorer que les violences et les discours de haine persistent, pas si loin d’ici. Et malgré ça, on peut également aussi voir la même indifférence aujourd’hui que celle qu’on a vu en 1994. »
Kigali dénonce régulièrement les actions des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), la rébellion à majorité hutu basée à l’est de la RDC depuis la fin du génocide contre les Tutsis de 1994 au Rwanda. Pour le chef d’État, il est primordial de ne pas oublier le passé.
« Nier le génocide est une tentative dangereuse et délibérée de bloquer la vérité. Nous devons combattre les idéologues du révisionnisme, parce que cette idéologie est facilement transmise de génération en génération, et nous devons combattre la négation du génocide parce que c’est comme ça que l’histoire se répète. »
Les commémorations se poursuivront partout dans le pays pendant les 100 jours de recueillement, jusqu’au 3 juin. Cent jours pendant lesquels la flamme du souvenir, en mémoire des disparus, continuera de brûler au mémorial de Gisozi, où plus de 250 000 victimes sont enterrées.
RFI