Fumio Kishida ne se représentera pas à une élection interne que son Parti libéral-démocrate doit organiser en septembre pour désigner son leader. Et par extension celui ou celle qui assurera les fonctions de chef du gouvernement, étant donné la majorité de son parti au Parlement. En poste depuis octobre 2021, Fumio Kishida est au plus bas dans les sondages d’opinion à la suite de scandales politico-financiers qui touchent son parti et une hausse de l’inflation mal vécue par la majorité des Japonais.
La semaine dernière, Fumio Kishida avait renoncé à un voyage en Asie centrale après la mise en garde contre un mégaséisme au Japon, une première depuis la mise en place d’un nouveau système d’alerte. En fait, le Premier ministre japonais a renoncé à ce déplacement pour des raisons politiques. Sa seule préoccupation était de se maintenir au pouvoir.
La direction de son parti, le PLD, qui monopolise la vie politique japonaise, le juge trop impopulaire. Fumio Kishida est affaibli par un scandale de « caisses noires ». Une crise systémique de fonds collectés lors de réunions de soutien au parti sans être déclarés.
« Kishida a souffert d’un scandale de financement de longue date »
Il n’est pas totalement inattendu que Fumio Kishida démissionne étant donné sa faible cote de popularité, observe Mark Chadwick, un analyste qui publie sur Smartkarma. « Lui et le PLD ont souffert d’un scandale de financement de longue date, suggérant une mauvaise gouvernance politique, en contraste frappant avec l’amélioration de la gouvernance dans les entreprises japonaises. Mais dans l’ensemble, Kishida a dirigé une économie stable et a renforcé la position diplomatique du Japon en ces temps difficiles. »
Scott Foster, un analyste de LightStream Research présent sur Smartkarma, estime que la décision de Fumio Kishida « change la dynamique de la campagne pour la présidence du parti conservateur. Plusieurs candidats ont désormais de meilleures chances de devenir Premier ministre. Le lobbying pour obtenir du soutien et la formation de coalitions passe à la vitesse supérieure ».
Le parti est la recherche d’un « Monsieur Propre ». Pour le moment, aucun favori de l’opinion publique n’apparaît parmi les candidats potentiels à la succession de Fumio Kishida.
Les mesures du gouvernement pour aider les ménages à faire face à la hausse de l’inflation ne convainquent plus les Japonais. Pas même la restitution aux contribuables de l’équivalent de 300 euros par personne. Car, comme le remarque l’économiste Richard Katz, les salaires progressent moins que la hausse des prix à la consommation.