(« Nos différends peuvent être résolus, de manière pacifique et constructive, sans qu’il soit besoin de recourir au secours de l’exagération et de la démesure que représentent ces manifestations », dit-il)
Une marche des travailleurs contre la vie chère, samedi à Cotonou, n’est pas allée à son terme. Elle a été interdite par la police. Dans un message dont la rédaction a obtenu copie, Karim da Silva, doyen des sages de la ville capitale Porto Novo, conseille les syndicalistes de privilégier le dialogue. « Si cette marche avait obtenu toutes les autorisations requises, elle n’eût point été interdite », estime le doyen da Silva. « Nos différends peuvent être résolus, de manière pacifique et constructive, sans qu’il soit besoin de recourir au secours de l’exagération et de la démesure que représentent ces manifestations qui peuvent dégénérer et entraver le progrès à tout moment », dit-il. Lire ci-dessous son message.
Marche contre la vie chère
Nous avons reçu avec une profonde tristesse, l’information de la manifestation contre la hausse du coût de la vie. Cette manifestation aurait pu dégénérer si la police n’avait pas fait preuve de professionnalisme.
Au Bénin d’aujourd’hui règne l’Etat de droit. Le respect de l’autorité est nécessaire et obligatoire. Qu’est-ce qui empêche les organisateurs de recueillir toutes les autorisations indispensables conformément aux textes afin de se tenir à la légalité ?
En quoi donc était-il obligatoire d’aller contre les textes et donc d’opter pour l’illégalité ?
Si cette marche avait obtenu toutes les autorisations requises, elle n’eût point été interdite. Rien n’empêchait de la reporter. Il n’y avait pas urgence sauf à vouloir en découdre avec la puissance publique. Mais, à quelle fin, dans quel but ? Est-ce bien raisonnable ?
Ce sont ces considérations qui nous amènent à dire que les syndicalistes auraient pu faire preuve de sagesse en obtenant d’abord toutes les autorisations, peu importe le temps que cela demanderait l’essentiel étant de manifester contre la vie chère.
Maintenant, s’il y a d’autres buts ou des motifs inavoués, il faudrait que nous retournions tous à la vérité : la lutte syndicale, bien que noble, doit se tenir à l’écart de la politique et ses manœuvres, pour préserver sa crédibilité.
Venons-en au motif allégué, pour justifier cette marche : la vie chère ! Pourquoi une marche contre la cherté de la vie ?
Le Bénin est un pays qui se porte bien sur le plan économique, ce sont les nombreuses institutions internationales et régionales qui le disent, ce n’était pas le cas, il y a dix ans.
C’est la preuve que les efforts considérables déployés par le gouvernement pour améliorer l’économie nationale ont payé et qu’inévitablement l’impact se ressentira sur le bien-être économique et social de la population.
Depuis la guerre en Ukraine, les choses se sont compliquées et le marasme est partout. La hausse du coût de la vie ne concerne pas uniquement le Bénin, de nombreux pays font face à cette réalité contraignante et pénible.
Le Gouvernement Béninois, en toute responsabilité, a dû y faire face, même si l’on n’en voit pas encore tous les fruits. Le gouvernement de la rupture n’est pas resté les bras croisés et a pris de nombreuses mesures sociales pour atténuer les effets de cette situation.
Dans ce cadre, on a vu l’Etat mener des actions pour établir de manière durable, une économie prospère et résiliente. Ainsi des initiatives et des programmes visant à réduire la vulnérabilité et à améliorer le bien-être de la population ont été intégrés aux actions de l’Etat.
Cette approche de l’intervention publique qui associe la consolidation du cadre macro budgétaire à l’amélioration du niveau de vie, voire du mode de vie des citoyens, se retrouve dans les plans d’action pluriannuels pour la mise en œuvre des politiques et stratégies sectorielles servant de référence à l’allocation des ressources budgétaires de l’Etat.
La promotion de l’emploi, le renforcement de l’action publique en faveur de l’accès aux mécanismes d’assistance et de protection sociale, de l’accès, à l’éducation, à l’eau et à l’énergie, aux mesures de gratuité dans le secteur de la santé, ainsi que le droit à un environnement sain, y compris pour les populations défavorisées, sont au cœur de ces initiatives.
Le programme de Cantines Scolaires ProCaS. C’est un projet phare. Le taux élevé d’abandon scolaire, le faible niveau d’apprentissage, sont des défis majeurs dont l’existence et la persistance sont, en partie, liés à l’absence de repas pour les enfants.
On notera, sans exagérer, que les cantines scolaires ont contribué à créer un environnement propice à l’apprentissage et, à la rétention des enfants à l’école.
En 2017, le Gouvernement Béninois a lancé le programme ProCaS (2017-2021) dont l’ambition était d’atteindre 351 109 élèves, dans 3174 écoles primaires publiques à travers le pays.
Nul ne peut dire que le Gouvernement de la Rupture ne fait rien ou n’est pas à la hauteur. Serait-il, humainement possible, de faire plus, dans le contexte actuel, qu’il le ferait sans hésiter !
Ce Gouvernement s’investit pleinement dans l’amélioration des conditions de vie et de travail de la population à tous les niveaux.
Les progrès significatifs réalisés dans divers secteurs méritent d’être reconnus par les syndicalistes. Plutôt que de manifester, ils devraient consacrer cette importante énergie à inciter le gouvernement à une intensification de ses actions pour le bien du pays.
En travaillant ensemble, main dans la main, nous pouvons réaliser des avancées encore plus importantes.
Mettons donc l’accent sur le positif et soutenons notre gouvernement dans cette mission importante d’améliorer nos vies.
Nous devons cultiver ensemble, l’esprit de collaboration, de compréhension mutuelle pour construire un avenir meilleur, pour tous.
Nos différends peuvent être résolus, de manière pacifique et constructive, sans qu’il soit besoin de recourir au secours de l’exagération et de la démesure que représentent ces manifestations qui peuvent dégénérer et entraver le progrès à tout moment.
Encourageons le dialogue et la coopération pour bâtir un Bénin plus fort et plus prospère pour les générations futures.
Du courage chers frères et Bonne Fête de Travail.
Votre doyen qui pense bien à vous.
Urbain Karim da Silva
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