Le Sénégal est toujours dans l’attente de la proclamation officielle des résultats de ses législatives. Depuis mardi 19 novembre midi, chacune des 46 commissions départementales du pays affiche les résultats au niveau de son département. Depuis lundi 18 novembre, la victoire du Pastef, reconnue par l’ensemble des acteurs politiques, ne fait plus de doute.
Le Pastef revendique avoir décroché 80 % des sièges, soit 132 sièges sur les 165 de l’Assemblée nationale. Ces dernières projections du parti se fondent sur les résultats collectés par les représentants des patriotes dans les différents centres de vote du pays. Le parti d’Ousmane Sonko a mis en place sa propre application pour remonter ces résultats des législatives.
Mais cette estimation est en tout cas assez proche, à un siège près, de celle faite par une plate-forme citoyenne qui agrège les résultats et qui attribue 131 sièges au parti au pouvoir.
Seulement seize d’entre eux reviendraient à la coalition de l’ancien président Macky Sall. Dans la précédente Assemblée, la coalition Benno Bokk Yakaar en comptait 83. La formation de l’ex-Premier ministre Amadou Ba remporte, elle, sept sièges et la coalition du maire de Dakar Barthélémy Dias, trois.
Les résultats disponibles vendredi au plus tard
Toutes ces projections doivent encore être affinées, car depuis ce lundi 19 novembre dans la matinée, des résultats officiels sont rendus publics, département par département. À partir du mardi 20, la Commission nationale de recensement des votes va procéder à son tour à l’agrégation de tous ces résultats, en présence des représentants des 41 listes de candidats et de la Commission électorale nationale (Céna).
Mais il faudra attendre vendredi au plus tard pour la proclamation de l’ensemble des résultats des législatives par le premier président de la cour d’appel à Dakar.
Si ces chiffres peuvent encore varier légèrement, ils confirment bien un raz de marée pour le parti d’Ousmane Sonko et une défaite cinglante pour l’opposition. C’est une victoire sans appel et inédite depuis 1988, avec la victoire du Parti socialiste du président Abdou Diouf. Un parti n’avait depuis jamais fait le choix d’aller à des législatives seul, sans l’aide d’une coalition, comme ce fut le cas cette année pour le Pastef.
Les grands bassins d’électeurs à Dakar, Thiès, Diourbel et Mbacké passent sous la férule du Pastef et seuls six départements échappent au parti d’Ousmane Sonko.
L’autre enseignement de ce vote est le rejet par électeurs d’une classe politique vieillissante, et de grandes figures de la politique sénégalaise qui ont dominé les scrutins électoraux depuis des décennies.
RFI