Le politologue Expédit Ologou, président du CIAAF, un centre de recherche sur la gouvernance était l’invité Afrique de RFI. A la question de Carine Frenk de savoir si le parti FCBE, l’ancien parti de l’ex président Boni Yayi, est encore considéré comme une force d’opposition au Bénin, Ologou n’est pas passé par quatre chemins pour répondre.
« Est-ce que la FCBE, l’ancien parti de l’ex président Boni Yayi, est encore considérée comme une force d’opposition ? ». A cette question de Carine Frenk de RFI, le politologue Expédit Ologou pense que c’est « un grand débat ». Il s’appuie sur les propos de l’ancien président d’honneur des Forces Cauris pour un Bénin émergent (Boni Yayi, ndlr ) qui a fait une sortie expliquant que le parti sera éliminé par le régime au pouvoir, le régime en place. Expédit Ologou fait aussi cas de la série de démissions d’un certain nombre d’acteurs importants du parti de telle sorte que « pour beaucoup d’observateurs aujourd’hui, le FCBE c’est un parti chauve-souris mi-opposition mi-majorité ». Pour Expédit Ologou, « il est difficile d’affirmer que le parti Fcbe est totalement un parti de l’opposition ».
Expédit Ologou s’est aussi prononcé sur les conséquences pour les partis de l’opposition ?
A la question de savoir si les partis de l’opposition ne risquent-ils pas d’être exclus de la présidentielle de 2021, Expédit Ologou fait référence au code électoral qui prévoit que pour avoir un candidat à la présidentielle, il faut 16 parrainages venant de députés et/ou de maires. « Or, l’opposition est absente à l’Assemblée nationale, le seul parti de l’opposition considéré comme tel qui se trouve aux communales n’a pas, en tout cas au regard des résultats, 16 mairies en sa disposition, donc théoriquement il est difficile pour un parti d’opposition de présenter un candidat à la présidentielle de 2021. Sauf, après une mobilisation ou transaction politique. Au fond la présidentielle de 2021 a eu lieu à l’occasion de ces communales », explique-t-il. Et pour ces élections de 2021, « l’opposition semble un peu perdu n’ayant pas de ressort ou de figure emblématique qui continue la mobilisation comme ce fut le cas au lendemain des législatives ». Et « si les choses en restaient en l’état, il est évident que le chef d’État semble avoir devant lui le boulevard pour la présidentielle, tout semble fait pour des élections déjà jouées en 2021 », conclut-il.
Emmanuel Amour T.