Le Parti démocratique gabonais (PDG), formation du président déchu Ali Bongo, organise des assises les 23 et 24 février 2024. Objectif affiché par l’ancienne force politique au pouvoir : faire son autocritique. « Je souhaite que le PDG survive, redevienne un parti comme les autres et aille aux prochaines élections », souligne un responsable.
Au Gabon s’ouvre ce 23 février 2024 des assises de l’ancienne formation politique au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG). Une première pour le PDG de l’ex-président Ali Bongo, depuis que ce dernier a été déposé par un coup d’État militaire le 30 août 2023.
Ce rassemblement, prévu jusqu’au 24 février dans la capitale Libreville mais aussi au sein de ses fédérations, a pour thème « autocritique et refondation ».
Tout puissant sur l’échiquier depuis des décennies, le PDG est tombé de son piédestal. Beaucoup attendent désormais une réforme en profondeur.
« Des erreurs ont été commises », avec « une gestion approximative » par « de jeunes inexpérimentés », a reconnu Luc Oyoubi dans une note interne. Le secrétaire général par intérim du PDG espère donc que ce rendez-vous permettra une analyse en profondeur, afin de prendre un nouveau cap. « Je souhaite que le PDG survive, redevienne un parti comme les autres et aille aux prochaines élections », dit-il.
« Des décisions ont été prises par un petit groupe, notamment des gens aux états de service peu reluisants »
Durant deux jours, les militants sont appelés à faire un diagnostic et proposer des réformes. « Nous avons 300 fédérations. Le taux de participation donnera une idée de l’état du PDG », indique Luc Oyoubi.
« Il y a eu un déficit de démocratie interne, des décisions prises par un petit groupe, notamment des gens aux états de service peu reluisants, créant beaucoup de frustrations », analyse un cadre qui voit là une occasion pour le parti de « regarder la réalité en face et d’entendre les militants vider leur sac ».
Les débats s’annoncent intenses. En effet, le PDG est traversé par certains fractures. Une aile réformatrice pousse pour une profonde mutation. « Certains veulent simplement un changement à la marge. Or, il faut un débat sur la ligne du parti, son avenir, sa participation au futur dialogue, sa posture par rapport à la junte au pouvoir » du général Brice Clotaire Oligui Nguema, confie un haut responsable qui demande à ce que la question d’une destitution d’Ali Bongo à la tête du PDG soit posée.
À l’issue des assises, un rapport de synthèse sera produit puis présenté lors d’un congrès prévu le 12 mars. Congrès qui s’annonce déjà décisif pour l’avenir du parti.