Les députés européens ont décidé jeudi 19 septembre de reconnaître l’opposant Edmundo Gonzalez Urrutia comme « le président légitime, élu démocratiquement, du Venezuela ». Les autorités à Caracas avaient déclaré le président sortant Nicolas Maduro vainqueur de la présidentielle de juillet, mais la plupart de la communauté internationale a déploré le manque de preuves tangibles de la transparence du scrutin. L’opposant Edmundo Gonzalez Urrutia se trouve toutefois en exil en Espagne.
Dans leur texte adopté en plénière à Strasbourg jeudi 19 septembre, les députés européens invitent les États membres de l’Union européenne à reconnaître à leur tour Edmundo Gonzalez Urrutia comme président légitime du Venezuela. Ils invitent les États également à faire « tout leur possible » pour qu’il puisse « prendre ses fonctions le 10 janvier 2025. » La résolution, sans valeur contraignante, a été adoptée à une majorité de 309 voix contre 201, et 12 abstentions.
Dans ce texte, les députés européens condamnent « la fraude électorale orchestrée par le Conseil électoral national contrôlé par le régime » de Nicolas Maduro, et rappellent que l’élection présidentielle de juillet n’a « pas respecté les normes internationales en matière d’intégrité électorale ».
Ils invitent l’Union européenne et les États membres à reconnaître à leur tour Edmundo González Urrutia comme président légitime du Venezuela, et à faire « tout leur possible » pour qu’il puisse « prendre ses fonctions le 10 janvier 2025 ».
« Nous, les Vénézuéliens, souhaitons la même chose que les Européens : vivre dans la liberté et la démocratie », a déclaré sur X Edmundo Gonzalez Urrutia, remerciant le Parlement européen pour ce vote.
Tout en dénonçant «l’autocratie du régime Maduro », Raphaël Glucksmann, le leader de la délégation française des socio-démocrates au Parlement européen, a déploré que cette résolution ait été rédigée et soutenue par le groupe de droite du Parti populaire européen (PPE), ainsi que les deux groupes d’extrême droite. Soit les Conservateurs et réformistes européens (ECR) – dont fait partie Marion Maréchal qui a soutenu le texte – et des Patriotes pour l’Europe (PfE), auquel appartient le président du Rassemblement national Jordan Bardella. Ce dernier n’a pas pris part au vote, mais le PfE a soutenu le texte.
« Cet acte, profondément inquiétant, montre l’absence totale de scrupules ou de réticences des conservateurs à s’allier avec des forces politiques contraires aux valeurs fondamentales de l’Europe démocratique », a déclaré dans un communiqué Raphaël Glucksmann, qui a soutenu plusieurs amendements, mais n’a pas pris part au vote sur l’ensemble de la résolution.
Le groupe centriste Renew a également indiqué dans un communiqué ne pas avoir participé au vote sur cette résolution, dénonçant la participation des Patriotes pour l’Europe à sa rédaction, et refusant la « normalisation » de l’extrême droite.