Le pape François a appelé lundi la communauté internationale à «poursuivre l’effort» de la vaccination, estimant que la pandémie impose une «cure de réalité» face à la propagation d’«informations infondées».
«Il est important de poursuivre l’effort pour immuniser autant que possible la population. Cela exige un engagement multiple au niveau personnel, politique, et de la communauté internationale tout entière», a déclaré le souverain pontife lundi matin lors de ses vœux au corps diplomatique, souhaitant que «l’ensemble de la population mondiale ait un accès égal aux soins médicaux essentiels et aux vaccins».
«Le soin de la santé est une obligation morale. Malheureusement, nous constatons de plus en plus que nous vivons dans un monde aux forts contrastes idéologiques. On se laisse souvent conditionner par l’idéologie du moment, souvent construite sur des informations infondées ou sur des faits mal documentés», a-t-il ajouté.
«Toute affirmation idéologique rompt les liens de la raison humaine avec la réalité objective des choses. La pandémie, au contraire, nous impose précisément une sorte de « cure de réalité » qui exige de regarder le problème en face et d’adopter les solutions appropriées pour le résoudre.»
Selon le pape, «les vaccins ne sont pas des outils magiques de guérison, mais ils représentent certainement, en plus des traitements qui doivent être développés, la solution la plus raisonnable pour la prévention de la maladie».
Le pontife argentin, âgé de 85 ans, a pris position à plusieurs reprises en faveur de la vaccination, la qualifiant d’«acte d’amour».
«Colonisation idéologique» et la «cancel culture»
Par ailleurs, le pape François a fustigé lundi la «colonisation idéologique» en cours selon lui dans certaines institutions publiques, y voyant l’expression de la «cancel culture».
«Au nom de la protection de la diversité, on finit par effacer le sens de toute identité», a déclaré le souverain pontife dans son discours prononcé à l’occasion des vœux au corps diplomatique.
«On assiste à l’élaboration d’une pensée unique contrainte à nier l’histoire, ou pire encore, à la réécrire sur la base de catégories contemporaines, alors que toute situation historique doit être interprétée selon l’herméneutique de l’époque», a-t-il regretté.
«Je crois qu’il s’agit d’une forme de colonisation idéologique qui ne laisse pas de place à la liberté d’expression et qui, aujourd’hui, prend de plus en plus la forme de la +cancel culture+ (culture de l’effacement) qui envahit de nombreux domaines et institutions publiques», a encore déploré le pape, évoquant «des agendas de plus en plus dictés par un mode de pensée qui nie les fondements naturels de l’humanité et les racines culturelles qui constituent l’identité de nombreux peuples.»
Selon le chef de l’Église catholique, cela tend à «faire taire les positions qui défendent une idée respectueuse et équilibrée des différentes sensibilités».
En décembre, le pape argentin s’était déjà ému d’un document interne de la Commission européenne recommandant d’éviter l’usage du mot «Noël», y voyant un «anachronisme» issu d’un «laïcisme édulcoré».
Les propos du pape semblent également faire référence aux polémiques nées en Europe et aux États-Unis au sujet des déboulonnages de statues de figures historiques en raison de leur passé colonial.
Avec AFP