France : Le nouveau Premier ministre Michel Barnier promet «des changements et des ruptures»

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Le président de la République, Emmanuel Macron, a nommé Michel Barnier au poste de Premier ministre, jeudi 5 septembre. La passation entre le nouveau chef du gouvernement français et son prédécesseur, Gabriel Attal, s’est déroulée à l’Hôtel de Matignon, à Paris, à partir 18 heures. Elle met fin à près de 60 jours de flou politique, depuis le résultat des législatives. 

C’est à 18 heures ce 5 septembre que le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, a fait son entrée à Matignon. Il a serré la main à Gabriel Attal avant de faire son entrée dans son nouveau lieu de travail, pour un entretien avec son prédécesseur. À la sortie de cet entretien, Gabriel Attal a pris la parole en premier pour un discours d’un peu moins de 20 minutes. Il a d’abord salué son successeur, Michel Barnier, voyant en lui un « élu local » et le négociateur du Brexit.

« Être Premier ministre, c’est l’honneur d’une vie », a déclaré Gabriel Attal, qui a ensuite défendu son action, ne cachant pas sa « frustration » d’être resté quelques mois à peine à la tête du gouvernement français.

Huit mois, c’est court, c’est trop court ! Et je ne le cache pas, il y a évidemment une frustration à quitter mes fonctions au bout de huit mois seulement.

Il a notamment demandé à Michel Barnier de « continuer à faire de l’école une priorité absolue »  car « c‘est l’assurance-vie de la République ». Par ailleurs, le Premier ministre sortant a estimé que la « politique française est malade », tout en assurant que « la guérison est possible à condition que nous acceptions tous de sortir du sectarisme ».

« Nous sommes dans un moment grave »

Gabriel Attal a achevé son intervention avec des applaudissements. Puis, ce fut au tour de Michel Barnier de parler plus d’une dizaine de minutes. « Je peux dire quelques mots-là », a d’abord lancé le nouveau Premier ministre dans la cour de Matignon. Il a évoqué sa mère, « catholique de gauche », dont les convictions tranchaient avec son propre engagement gaulliste.

« Nous sommes dans un moment grave, j’aborde cette nouvelle page avec beaucoup d’humilité », a-t-il déclaré. Le nouveau Premier ministre a affiché sa volonté de « davantage agir que parler » et de « dire la vérité » sur « la dette financière et écologique ». « Il s’agira de répondre, autant que nous le pourrons, aux défis, aux colères, aux souffrances, au sentiment d’abandon, d’injustice », a déclaré Michel Barnier, disant vouloir « trouver des solutions avec tous ceux qui voudront résoudre les difficultés nombreuses et profondes du pays ». Michel Barnier a insisté sur le fait qu’il y aura « des changements et des ruptures » et a évoqué son parcours d’élu local en Savoie. « Au travail ! », a-t-il lancé enfin.

Plus tôt ce jeudi, Emmanuel Macron a nommé l’ancien député européen au poste de Premier ministre, près de 60 jours après le second tour des législatives qui ont débouché sur une Assemblée nationale sans majorité. Un choix qui suscite de vives colères de la gauche, mais une réaction plus attentiste du Rassemblement national.

À 73 ans, Michel Barnier, issu des Républicains (LR), devient le plus vieux Premier ministre de la Ve République, succédant au plus jeune Gabriel Attal, 35 ans, qui avait été nommé en janvier seulement et était démissionnaire depuis 51 jours. De son côté, Emmanuel Macron s’est attaché peu avant cette passation de pouvoir sur X (ex-Twitter) à rendre hommage au travail mené par Gabriel Attal.

« Avec le gouvernement, vous avez fait avancer le pays et contribué à son rayonnement dans un moment important. Au service de nos concitoyens, la France au cœur », a-t-il écrit.