Au Mali, le gouvernement, désigné le 11 juin dernier, s’est réuni ce dimanche pour la première fois autour du Premier ministre, Choguel Maïga. Lors de cette rencontre, le chef du gouvernement a divulgué les priorités de l’action gouvernementale.
Dans la salle de réunion de la primature, l’ambiance est studieuse pour ce premier conseil de cabinet de la nouvelle équipe gouvernementale. Autour de la table, des membres de la coalition du M5-RFP, des militaires, quelques politiques et des profils plus technocrates.
« Je vous félicite pour le choix porté sur vous, dans cette période la plus critique de notre histoire contemporaine. » Dans le but de redéfinir les priorités des réformes à engager, Choguel Maïga promet l’organisation « d’assises nationales de la refondation ». Le chef du gouvernement a, dans son discours, poursuivi sur le cap à donner aux huit mois qu’il reste à la transition. « L’action gouvernementale portera sur la fin de l’impunité dans notre pays et la mise en pratique d’une gouvernance de rupture, qui sont aujourd’hui des conditions de survie de l’État. »
Dans son discours liminaire, le Premier ministre a fixé les objectifs de son cabinet. Et ils sont nombreux alors que le gouvernement « est engagé dans une course contre la montre », comme l’a reconnu lui-même Choguel Maïga. Il ne reste en effet plus que huit mois avant d’organiser des élections libres. Délai dans lequel le nouveau Premier ministre entend d’abord réaliser des Assises nationales de la refondation. Ces grandes concertations devraient permettre « une trêve globale », c’est à dire politique, syndicale et sociale.
Autre grand chantier, celui des réformes institutionnelles. Là encore, la barre est placée assez haut. D’abord Choguel Maïga entend réformer le cadre juridique des élections. Une révision de la charte des partis politiques et de la loi électorale, ainsi que la création d’un organe unique pour gérer les scrutins, sont au programme. Le nouveau Premier ministre entend également mener à bien la révision de la Constitution par référendum. Sans dévoiler plus avant, ce qu’il compte changer dans la loi fondamentale de 1992.
Parmi les textes à réviser, il y a aussi l’accord de paix d’Alger de 2015, un autre sujet extrêmement sensible. Là encore, ce n’est pas vraiment nouveau, déjà sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta, des voix à Bamako se sont élevées pour demander la modification de cet accord, parfois mal vécu, car certains lui reprochent d’avoir été négocié alors que l’État malien était en position de faiblesse. Dans son discours, Choguel Maïga quant à lui, est resté prudent évoquant seulement « une relecture intelligente » de cet accord de paix.
Enfin, Choguel Maïga a promis de mener des poursuites judiciaires contre les responsables de la répression des manifestations de juillet 2020, à l’époque organisées par la coalition du M5 dont il est membre
RFI