Les interruptions volontaires de grossesses (IVG) sont à leur plus haut niveau en France depuis 30 ans : 234 300 avortements pour l’année 2022, selon la dernière étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). C’est 7 000 de plus qu’en 2019, et bien plus que pendant les deux années de crise sanitaire. Entre temps, une loi allongeant de deux semaines le délai légal a été votée, mais ce n’est pourtant pas la raison principale de cette hausse.
Certaines mesures peuvent expliquer cette augmentation, selon la Drees. Des mesures ont simplifié le parcours de l’IVF en France ces dernières années.
Tout d’abord, la possibilité de procéder à une IVG médicamenteuse, c’est-à-dire sans intervention chirurgicale : chez soi, après consultation avec un médecin. La pratique a été rendue possible pendant le premier confinement et a été pérennisée ensuite. L’avortement par médicament – qu’il soit réalisé à domicile, chez le médecin ou à l’hôpital – représente aujourd’hui plus de 80% des IVG, contre 30% il y a 20 ans.
Autre simplification d’accès à l’avortement : depuis 2021, il n’est plus nécessaire d’avancer les frais des examens et des interventions pouvant coûter plusieurs centaines d’euros.
Finalement, l’allongement du délai légal d’avortement – passé de 12 à 14 semaines de grossesse après la loi votée en mars 2022 – n’a que très peu d’influence sur cette hausse. Les interruptions volontaires de grossesse « tardives » ne représentent que 1,5% de l’ensemble des avortements réalisés en France, selon l’étude publiée cette semaine par la Drees.