Au Nigeria, un bras de fer est engagé entre les syndicats et le gouvernement. Depuis des mois, les négociations sont au point mort. En plus de la diminution des tarifs de l’électricité, les syndicats réclament un salaire minimum à 309 euros, alors que les autorités fédérales proposent de le passer de 18,50 à 37 euros.
La distribution d’électricité, les ports, les universités, les hôpitaux, le transport aérien local… Les secteurs clefs et indispensables au Nigeria sont ralentis, voir complètement bloqués. Les chiffres de participations des grévistes ne sont pas encore connus.
Annoncée depuis un mois, la grève lancée ce lundi 3 juin donne déjà des sueurs froides au gouvernement fédéral. D’autant que le mouvement devrait toucher la majorité les aéroports internationaux nigérians.
Le précédent de 2012 hante le président Bola Ahmed Tinubu. À l’époque, lui-même et plusieurs membres de sa majorité présidentielle actuelle soutenaient de près ou de loin « Occupy Nigeria ». Des manifestations et des occupations ayant conduit à la paralysie du pays durant des semaines cette année-là. Douze ans plus tard, les Nigérianes et Nigérians ne protestent pas encore par millions dans les rues.
Pour éviter ce scénario, ministres et parlementaires de la majorité supplient les principaux syndicats de revoir leur doléance. Selon le gouvernement nigérian, le salaire minimum de 309 euros revendiqué est impossible à tenir. En réponse, les leaders des centrales syndicales mettent au défi les membres du gouvernement et du Sénat « de réduire leur train de vie luxueux et d’aligner leur traitement sur les 18,50 euros, le salaire minimum en cours ».
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