(Voici pourquoi la junte du CNSP soupçonne le Bénin et le Nigeria ….)
Le Niger a rouvert ses portes au Nigeria dans la nuit du jeudi 21 au vendredi 22 mars 2024. La frontière terrestre entre les deux pays était fermée à la suite du coup d’État du 26 juillet dernier et les sanctions de la Cédéao qui avaient suivi. Le mois dernier, l’organisation régionale avait décidé de lever les sanctions contre le pays sahélien que son voisin a mis en application, il y a une dizaine de jours. Mais jusqu’à présent, le Niger rechignait toujours à rouvrir sa frontière.
C’est à minuit que le Niger devait rouvrir ses 1 500 kilomètres de frontière avec le Nigeria. Dans un message radio diffusé sur les réseaux sociaux, le ministère de l’Intérieur du pays sahélien a instruit les gouverneurs des régions frontalières de Diffa, Tahoua, Maradi et Dosso d’autoriser de nouveau les entrées et sorties avec son grand voisin du sud.
Le gouvernement a également ordonné aux gouverneurs de renforcer les contrôles, mais aussi la sécurité tout le long de la démarcation terrestre.
La frontière était fermée pour des raisons de sécurité, selon les autorités de transition
C’est la première frontière que le Niger décide de rouvrir, et ce, malgré la levée des sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) le mois dernier. Après le sommet à Abuja, le voisin du Bénin avait immédiatement appliqué la décision de l’organisation régionale. Mais jusqu’à présent, elle est toujours fermée côté Niger, pour des raisons de sécurité, avait alors justifié à RFI une source chez les autorités de transition.
La junte du CNSP soupçonne le Bénin et le Nigeria d’abriter des bases françaises sur leurs territoires, dont la mission serait de nuire aux intérêts du pays sahélien.
« On ne peut pas vivre en autarcie, on est obligé de vivre avec ces échanges-là. Nous nous sommes privés quand même d’une source d’autres approvisionnements et d’une source de notre débouché. Donc, ça a dû baisser quand même certaines de nos activités. Nous, notre activité elle est basée sur l’échange, donc tant qu’on peut échanger avec nos voisins, c’est toujours mieux. C’est vrai que nous sommes dans un contexte où le politique quand même a un peu le dessus et le sécuritaire aussi, donc on était obligé de patienter. Et maintenant que tout est rentré dans l’ordre, nous allons reprendre le cours normal de nos activités. En priorité, nous devrions d’abord achalander notre marché par rapport à certains produits, tout ce qui est bonneterie, tout ce qui est alimentaire : le mil, le maïs, le sorgho par exemple ».
Pour Dan Maradi Yacoubou, président du Syndicat des importateurs exportateurs du Niger (Sien), cette réouverture est un soulagement..