Le Ministre Babalola Jean-Michel H. Abimbola a livré un message e 10 janvier 2021 à Ouidah. Les religions endogènes concentrent en elles seules tous les types de patrimoine possible, a-t-il déclaré. Lire son allocution.
Allocution du Ministre Babalola Jean-Michel H. Abimbola
Ouidah, le 10 janvier 2021
Monsieur le Préfet de l’Atlantique ;
Monsieur le Maire de la commune de Ouidah ;
Sa Majesté Daagbo Hounon ;
Sa Majesté Daagbo Hounon Hounan II ;
Frères et sœurs de la diaspora ;
Distingués invités, en vos titres, rangs et grades respectifs ;
Mesdames et Messieurs le dignitaires de nos religions endogènes ici présents ou représentés ;
Mesdames et Messieurs de la presse ;
Mesdames et Messieurs ;
En ce jour, 10 janvier 2021, notre pays et toute sa diaspora célèbrent notre désormais traditionnelle fête du Vodoun et des religions endogènes. Comme vous le savez, les pratiques cultuelles traditionnelles connues sous le nom de Vodoun en pays ajatado, et Orisha chez les Yoruba et Nago, font partie intégrante de notre patrimoine culturel.
De façon précise, les religions endogènes concentrent en elles seules tous les types de patrimoine possible : on y retrouve en effet des expressions et traditions orales, des arts de spectacle, des rituels, pratiques sociales et événements festifs sacrés et profanes, des connaissances liées à la nature et à l’univers, des savoir-faire liés à l’artisanat classique et à l’artisanat d’art traditionnels. Dans l’univers Vodoun, même la nature s’offre parfois en espace de vénération et de culte.
De l’est à l’ouest, du nord au sud du Bénin, se dressent et se laissent contempler gratuitement des sites et monuments liés à des pratiques religieuses traditionnelles. Quoi de plus beau que de marquer un arrêt, quelle que soit sa conviction religieuse, pour admirer ce magnifique musée à ciel ouvert, fruit de la relation de nos ancêtres avec le temps, l’univers et le surnaturel !
Mesdames et Messieurs ;
Distingués invités ;
Vous convenez avec moi qu’un tel trésor mérite d’être mis en patrimoine puis en tourisme. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre l’organisation du Festival international OUIDAH 92 dont je salue les initiateurs.
S’inscrivant dans la même logique de valorisation, le gouvernement du Président Patrice TALON a réservé une attention toute spéciale au patrimoine Vodoun/Orisha à travers plusieurs projets.
Ainsi, depuis quelques années, se met tout doucement en place le projet dénommé « Route des couvents » qui sera bientôt inauguré pour le bonheur des visiteurs de tous horizons. Mieux, de grandes réflexions se mènent actuellement pour la mise en place du Musée Vodoun/Orisha à Porto-Novo.
C’est dire que la mise en patrimoine des religions endogènes est au cœur des réflexions du gouvernement sur la création d’une industrie touristique dans notre pays. Cette dynamique positive devra induire, comme on peut s’y attendre, plus de ferveur dans l’organisation de la fête du 10 janvier.
Malheureusement, la pandémie de Covid-19 qui sévit actuellement n’a pas permis au gouvernement d’autoriser l’organisation de l’édition de cette année dans les formats habituels. Les précautions qu’imposent la lutte contre ce virus n’ont pas permis à ce lieu de recevoir le grand monde qu’il draine à l’accoutumée. En effet, autant nous devons célébrer notre patrimoine culturel, autant nous devons protéger le patrimoine humain que nous constituons.
C’est pourquoi je voudrais profiter de cette tribune pour demander aux instances religieuses traditionnelles de faire une grande part au respect des mesures barrières de prévention contre cette maladie qui défie l’humanité entière lors des diverses cérémonies et processions. L’occasion est utile pour vous de prier pour débarrasser l’humanité de ce fléau qui nous nargue et nous fragilise à l’échelle planétaire.
Restons dans la perspective de nous retrouver en janvier 2022 pour des manifestations grandioses.
Bonne fête à toutes et à tous.
Vive les religions endogènes !
Vive le patrimoine culturel au service du développement !
Vive le Bénin.