(Mme Lisette Houénou de Dravo Sambaou a une forte pensée pour tous les enfants béninois)
Mme Lisette Houénou de Dravo Sambaou a une forte pensée pour tous les enfants béninois. Présidente de la Fondation Zakari Djibril SAMBAOU, elle a délivré un message à l’occasion de la journée de l’enfant Africain, ce 16 juin.
Chers Compatriotes,
Le 16 juin de chaque année, notre pays le Bénin, à l’instar de la communauté africaine, célèbre la Journée de l’Enfant Africain en commémoration du soulèvement étudiant du 16 juin 1976 à Soweto, en Afrique du Sud. En effet ce jour-là, des étudiants qui ont défilé pour protester contre l’inspiration de l’apartheid l’éducation, ont été brutalement assassinés.
Cette sombre page de l’histoire de notre continent, a amené les Etats membres de l’Union Africaine, à instituer ce jour comme celui devant permettre de marquer un temps de réflexion sur les conditions de vie des Enfants en Afrique, afin de proposer des solutions dans le sens d’un mieux-être et d’un mieux vivre pour eux. En ce jour important qui nous offre l’occasion de renouveler notre engagement pour une promotion et une protection des Droits de l’Enfant, je m’en voudrais de ne pas avoir une forte pensée pour tous les enfants africains et particulièrement aux enfants nés en prison ou accompagnant les femmes détenues et les mineurs en conflit avec la loi des prisons et maisons d’arrêt de l’Afrique en général et du Bénin en particulier. Au nom de la Fondation Zakari Djibril SAMBAOU, je leur souhaite mes vœux de Santé, de bonne Education, de Prospérité et d’accès équitable à la justice. Je profite pour rendre un vibrant hommage aux enfants de Soweto (Afrique du Sud) massacrés lors d’une marche pour leurs droits par le pouvoir de l’apartheid le 16 juin 1976. Cette année, pour la 30ème édition de la Journée de l’Enfant Africain, la Fondation Zakari Djibril SAMBAOU félicite l’Union Africaine pour le choix du thème proposé : « L’accès à un Système de Justice adapté aux Enfants en Afrique ».
Chers compatriotes ;
Ce thème nous interpelle à plus d’un titre. Car sans accès à la justice, il est difficile pour les enfants ayant besoin d’une protection de jouir de leurs droits. Je voudrais remercier le gouvernement actuel qui a compris que l’enfance est le futur de l’humanité et qui s’appuie sur les activistes et défenseurs des droits de l’enfant pour relever les défis qui s’imposent. L’enfant reste et demeure un enfant qu’il soit en prison du fait du délit de leurs parents ou d’une infraction, qu’il vive dans la rue ou chez ses parents, qu’il provienne d’une famille riche ou démunie, qu’il soit instruit ou illettré……Pour la Fondation Zakari Djibril SAMBAOU, dans son combat aux côtés des enfants incarcérés, même si l’incarcération est une sanction justifiée, elle ne devrait pas être un frein à l’accès aux droits de l’enfant. Car l’enfant doit jouir d’une protection spéciale face à toute forme de menace pouvant compromettre sérieusement sa santé physique et morale ou affecter son sens de jugement et de responsabilité envers la société. Les enfants incarcérés comptent parmi les groupes d’enfants les plus vulnérables au sein du système judiciaire. Ils subissent des discriminations et se voient souvent nier tout accès à la justice. En vertu de cet idéal, nous sommes heureux aujourd’hui de savoir par un programme intégré de la Fondation que dans certaines maisons d’arrêt du Bénin, les enfants nés en prison ou accompagnant le parent détenu et les enfants en conflit avec la loi ont une assistance juridique et ont accès aussi à l’éducation. Ces enfants nés en prison ont accès à l’école maternelle et les enfants en conflit avec la loi peuvent aller à l’école pour continuer les études ou pour savoir lire et écrire ou apprendre un métier comme la menuiserie, la coiffure, la couture, le tissage de sac etc… afin de préparer une réinsertion réussie.
Nous remercions l’Agence Pénitentiaire du Bénin, l’Ambassade de France, l’Ambassade d’Allemagne, l’Union Européenne qui, séduits par le travail abattu sur le terrain par la FZDS, lui ont accordé leur confiance et depuis, l’accompagnent techniquement et financièrement. Nous pensons à nos partenaires tels que l’Association Rayons de Soleil Bretagne Benin, Emergence Actualisation, AFAB, Carrefour du Partage, Réveil d’un peuple qui nous aident à faire le travail sur terrain et toutes les personnes de bonne volonté qui nous appuient pour l’accès à la justice et à l’éducation de ces enfants incarcérés afin de leur garantir un avenir radieux.
Avec fierté, la Fondation ZDS tente avec succès de transformer l’espace carcéral non seulement en un lieu d’apprentissage du savoir, mais aussi un lieu d’apprentissage de la vie en communauté, en un mot, un lieu qui doit préparer les détenus mineurs à leur vie de citoyens modèles et favoriser ainsi le « vivre ensemble » par l’acquisition des valeurs républicaines. Elle félicite le gouvernement béninois pour les nombreuses initiatives qu’il déploie pour l’amélioration des conditions de vie et de détention des enfants mineurs. Mais tant qu’il reste à faire, c’est que rien n’est fait dit un adage populaire. Malgré le fait que la privation de liberté doit être une mesure de dernier recours, de trop nombreux enfants sont encore derrière les barreaux incarcérés avec des adultes fréquemment dans des conditions horribles et souvent en détention provisoires. Les centres de détention manquent généralement d’installations sanitaires, de nourriture adéquate, d’éducation et de programmes récréatifs. Les enfants en détention courent un risque élevé d’être confronté à la violence, y compris les abus sexuels. Séparer les enfants de leurs familles et communautés provoquent de graves dommages pour leur développement physique, psychologique et social. Les conséquences de l’incarcération sur les enfants peuvent se faire sentir à vie, les mesures de prévention et de réhabilitation ne sont pas en place. Bien que le pouvoir politique tente à promouvoir la déjudiciarisation et les alternatives à la détention, les structures et les ressources nécessaires à leur mise en œuvre sont généralement absentes ou faibles C’est pourquoi, elle rappelle à toutes les parties prenantes dans la gestion de la vie de l’enfant surtout celui en conflit avec la loi, les dispositions de la convention des droits de l’enfant en matière d’administration, de la justice pour mineur.
Nous devons donc promouvoir les principes généraux applicables aux mineurs en conflit avec la loi. Il s’agit entre autres des dispositions de la convention des droits de l’enfant à savoir :
– La non-discrimination (art.2)
– L’intérêt supérieur de l’enfant (art.3)
– Le droit à la vie, à la survie et au développement (art.6)
– Le droit d’être entendu (art.12)
– La dignité (art.40 1)
La FZDS recommande les garanties fondamentales soient assurées aux enfants mineurs en conflit avec la loi telles que :
– La présomption d’innocence,
– Le droit à être informé des charges,
– Le droit de garder le silence,
– Le droit à l’assistance d’un conseil,
– Le droit à la présence d’un parent ou tuteur,
– Le droit d’interroger et de confronter les témoins
– Le droit à double degré de juridiction
Au parlement, le vote des textes et lois en faveur de ces enfants vivant dans un milieu traumatisant pour répondre aux besoins spécifiques de ces derniers.
Un plaidoyer juridique efficace peut faire ressortir les lacunes structurelles et pratiques du système juridique et éduquer les décideurs et le public au sujet de la nécessité d’une réforme. Le gouvernement béninois peut compter et s’appuyer sur la Fondation Zakari Djibril SAMBAOU pour la création de trois centres de rééducation et sauvegarde auprès des trois cours d’appel du Bénin pour limiter la fréquence des enfants dans le milieu carcéral très dangereux pour ces derniers.
Je ne saurais terminer sans réitérer le vibrant appel à la responsabilité collective pour l’accès des enfants à la justice.
Vive la justice équitable,
vive l’enfant africain.
Je vous remercie.
Lisette D-HOUENOU
Présidente Fondation Zakari
Djibril SAMBAO