Il ne s’agit pas encore ici, de la mise à contribution des Bokonons, des accompagnateurs spirituels, du charlatanisme, des dispositifs entrant en ligne de compte dans l’art de dompter à succès la proie du cybercriminel. On n’en est pas là, on y reviendra.
Le maraboutage qu’il me plaît de mettre en exergue dans ce numéro, est une filière du « gayi sentimental » qui consiste pour le criminel à se positionner comme le marabout, le guérisseur traditionnel ou le médecin occulte, spécialiste des questions de l’amour et du cœur aimant. Les questions de cœur, plus qu’en Afrique, me semble t’il, occupent une bonne place dans la sociologie et la psychologie occidentale, en matière de crime passionnel, de stress, et de suicide, d’où l’importance accordée à toute proposition mystique, d’où qu’elle vienne, pouvant garantir et sécuriser l’amour chez les demandeurs. Surtout les jeunes femmes, elles adorent ce genre de recours. Le cybercriminel béninois qui a vite détecté ce besoin vital chez ses potentielles victimes s’en sert pour se mettre plein les poches. C’est une filière très rentable. Il assure la réconciliation des couples, l’union des couples, aide à séparer les concurrentes et l’être aimé, le renforcement de l’amour…
Le piège est éternel pour celui qui écoute le flatteur.
A demain midi
Hermann Dimitri Adankpo