Au Japon, le gouvernement a approuvé vendredi 27 décembre un budget record de 115 500 milliards de yens, soit 702 milliards d’euros, pour l’année fiscale 2025-2026. Il s’agit de financer à la fois l’augmentation des dépenses militaires, face aux menaces régionales, et celle des dépenses de Sécurité sociale pour la population vieillissante de l’archipel. La difficulté sera de faire adopter ce budget par le Parlement.
Avec 115 500 milliards de yens, c’est le budget le plus élevé de l’histoire du Japon, soit 11,5 % de plus que le budget en cours.
Le gouvernement du Premier ministre Shigeru Ishiba poursuit l’augmentation des dépenses militaires, une tendance de fond depuis trois ans, face aux menaces de la Corée du Nord, de la Chine et de la Russie. C’est « l’environnement sécuritaire le plus difficile et le plus complexe depuis la Seconde Guerre mondiale », a justifié le ministre de la Défense.
Le Japon a une Constitution pacifiste rédigée après-guerre, qui limite ses capacités militaires à des mesures défensives. Mais le pays a mis à jour ses principales politiques de sécurité et de défense en 2022, ce qu’il a justifié par les défis posés par la Chine. Le pays veut ainsi porter son budget de la Défense à 2 % du PIB national d’ici 2027, alors qu’il plafonnait auparavant ses dépenses militaires à environ 1 %.
L’archipel s’équipe ainsi de missiles de croisière américains, les Tomahawks, et cherche à étoffer les rangs de l’armée japonaise en augmentant leurs salaires.
Un projet de budget qui doit être approuvé par le Parlement
Le Japon est également l’une des sociétés qui vieillissent le plus rapidement au monde. Les dépenses de Sécurité sociale augmentent donc d’1,6 %, car les personnes âgées de plus de 65 ans représentent aujourd’hui plus de 29 % de la population du Japon, avec un taux de natalité en baisse et une immigration très limitée. Le vieillissement de la population est donc un autre défi majeur auquel le pays fait face.
Le projet de budget doit encore être approuvé par le Parlement, où le Parti libéral-démocrate au pouvoir et son partenaire de coalition le Komeito, devront recevoir l’appui de partis d’opposition, après la récente débâcle aux législatives d’octobre qui les a privés de la majorité.