Au Sénégal, le gynécologue qui avait établi le certificat médical d’Adji Sarr, la jeune femme qui accuse de viols l’opposant Ousmane Sonko, se dit harcelé et craint pour sa vie. Alors que l’affaire est encore devant les tribunaux, des individus qu’il n’identifie pas le suivraient et attaqueraient régulièrement sa voiture. Il demande donc à être protégé. L’ONG Amnesty International lui apporte son soutien et a appuyé sa demande auprès du ministre de l’Intérieur.
C’est un acteur clé au cœur d’une affaire politico-judiciaire explosive. En février 2021, le Dr Alfousseyni Gaye est appelé pour ausculter Adji Sarr, masseuse au salon Sweet Beauty. La jeune femme dit alors avoir été violée à plusieurs reprises par le leader politique d’opposition Ousmane Sonko. Le Dr Gaye établit un certificat médical qui fait état d’une déchirure de l’hymen ancienne.
Aujourd’hui, il se dit harcelé, suivi et menacé de mort. La semaine dernière, dans une interview donnée au média en ligne, Kewoulo, il s’est exprimé publiquement pour « prendre les Sénégalais à témoin ».
Selon lui, il ne se passe pas une semaine sans que son véhicule ne soit attaqué et que des gens essayent de lui voler son portable. Son domicile aurait également été ciblé par des tentatives d’intrusion.
Saisie par le médecin, l’ONG Amnesty International a interpellé, vendredi 23 décembre, le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, pour demander la protection du Dr Gaye. Selon le directeur de l’organisation au Sénégal, Seydi Gassama, l’État a l’obligation de protéger les témoins dans une affaire judiciaire.
L’arrestation d’Ousmane Sonko, en mars 2021, accusé de viols et menaces de mort, avait déclenché des manifestations dans lesquelles treize personnes ont perdu la vie. Le candidat à l’élection présidentielle de 2024 doit encore être jugé.
Le Dr Alfousseyni Gaye affirme, lui, qu’il a simplement fait son travail et qu’il ne participe à aucune forme de complot.
RFI