2000 jeunes ont fait le déplacement de la Salle du Peuple du Palais de la République, ce samedi 10 octobre 2015, pour échanger avec Boni YAYI et son gouvernement. Le Président Boni YAYI et ses collaborateurs leur ont présenté la batterie de mesures déployées depuis 2006 pour accélérer la marche vers la création d’emplois au Bénin. Au total, 33 mesures prises avec une baisse de 3 points du chômage dans notre pays entre 2011 et 2014. En ligne de mire, Boni YAYI et son équipe gouvernementale prévoient plus de 165 milliards pour 2016. Tous les jeunes chômeurs sont invités à se rendre à l’ANPE et dans les BPC.
De 2006 à 2015, la courbe du chômage s’est considérablement inversée avec une tendance baissière constante, faisant du Bénin l’un des pays disposant des plus faibles taux de chômage en Afrique et dans le monde. 2,6% de la population active, les chômeurs représentent aujourd’hui moins de 2,3 % en 2015. Et pourtant Boni YAYI ne veut pas s’en tenir aux statistiques, le Chef de l’Etat tient à faire le point concret avec les jeunes afin de résoudre les problèmes d’accompagnement sur le terrain ou de coaching selon les propres mots du Docteur Boni YAYI.
Vision présidentielle enrichie des ODD et du numérique
L’emploi des jeunes reste une priorité du Chef de l’Etat et de son gouvernement. Ce qui a conduit le chef de l’exécutif à créer un ministère spécifique pour l’emploi. De même, Boni YAYI a multiplié les initiatives pertinentes pour l’emploi des jeunes. Le Chef de l’Etat s’est montré très préoccupé par le suivi des jeunes entrepreneurs sur le terrain, notamment pendant la recherche de financement et les premières années d’installation sur le terrain. Tout en laissant la réflexion ouverte, Boni YAYI a demandé à l’ANPE de s’organiser pour assumer cette responsabilité. De même, le Chef de l’Etat a décidé d’engager le Bénin dans l’économie numérique, un secteur qui est fortement pourvoyeur d’emploi pour la jeunesse. C’est le cas des pays de l’Afrique du Nord et du Sénégal. Dans les jours à venir, le numérique occupera une place de choix dans l’économie béninoise. Et ce n’est tout. L’adaptation et la lutte contre le changement climatique sont également des vecteurs d’emploi pour la jeunesse. Boni YAYI qui rentre des Nations Unies où le Bénin a joué un rôle de premier plan dans les discussions et la formulation des 17 Objectifs de Développement Durable voit dans cette nouvelle vision du développement de notre planète une occasion unique pour la promotion de l’emploi.
La séance a également permis d’évaluer les possibilités au niveau de certains secteurs, potentiellement pourvoyeurs d’emplois. A en croire le ministre en charge des technologies de l’information et de la communication, les réformes en cours au niveau de Bénin télécoms Sa vont induire sous peu par une explosion des besoins d’emploi dans le domaine de l’économie numérique. Outre les centres d’appel qui ont déjà généré plus de deux mille emplois cette année, indique-t-il, d’autres programmes tels que le passage de l’analogique au numérique, les paiements électroniques, les centres d’incubation, etc seront bientôt mis en œuvre, à l’aide de la fibre optique en cours de déploiement sur toute l’étendue du territoire.
Des prévisions budgétaires reluisantes pour l’emploi des jeunes
Dans chaque budget général de l’Etat, l’Etat prévoit des mesures pour l’emploi. A plus de 36 milliards en 2015, les prévisions budgétaires présentées par le Ministre d’Etat chargé des Finances, Komi Koutché s’élèvent à plus de 165 milliards de francs CFA. Cela se décompose comme suit : 5,5 milliards pour l’ANPE, 6 milliards pour le FNPEEJ, 2,3 milliards pour le programme du volontariat, 1,5 milliards pour les BPC, 3 milliards pour l’observatoire et le programme des centres d’appel. A ces initiatives spécialisées, le Ministre d’Etat Komi Koutché a ajouté l’incidence financière des ACE qui s’élève à 110 milliards et les divers recrutements qui coûteront 12 milliards à l’Etat béninois, sans oublier les mesures d’incitation fiscale.
L’emploi des jeunes au peigne fin
La jeunesse béninoise peut compter sur le gouvernement et son chef, dans sa quête de mieux être. En témoignent les différentes rencontres du Chef de l’Etat cette semaine avec les acteurs impliqués dans la création d’emplois dans différents secteurs de la vie socio-économique. Le point d’orgue de cette marque d’intérêt est la rencontre ce samedi entre le Chef de l’Etat les principaux concernés. Les pensionnaires de l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe), du Fonds national pour la microfinance (Fnm), et des Business promotion center (Bpc) ont saisi l’occasion pour expliquer les difficultés auxquelles ils sont confrontés dans le processus de création de leur unité de production.
Tour à tour, les différents responsables en charge des structures d’accompagnement ont fait le point de la batterie de mesures déployées depuis 2006 pour accélérer la marche vers la création d’emplois dans notre pays. Au total, trente-trois outils ont été mis à la disposition des jeunes depuis 2006 dans les différents départements ministériels. En dehors de l’Anpe, du Fnpeej, du Fnm, etc, les Bpc, nouvelle structure du dispositif institutionnel de création d’emploi, ont accueilli au titre de cette année six mille jeunes ayant bénéficié de divers accompagnements. Ces résultats encourageants plaident pour une démultiplication de ces centres déjà fonctionnels dans les villes de Port-Novo, Cotonou, Abomey-Calavi, Lokossa, Parakou et Natitingou, ont reconnu les différents intervenants. Trois autres centres seront ouverts d’ici fin novembre dans les villes de Kandi, Pobé et Bohicon, annonce Nadine Dako, ministre en charge de l’emploi des jeunes.
Mais le plus gros challenge, à en croire les différents représentants des jeunes, reste la question de la mise en place et du suivi des promoteurs, à l’issue des processus de formation et d’élaboration du business plan. Pour le Directeur général du Guichet unique de formalisation des entreprises (Gufe) Is-Dine Bouraïma, si 70% des nouvelles entreprises créées ne survivent pas au-delà de deux ans, la raison réside dans l’inefficacité des Centres de gestion agréés (Cga), qui non seulement existent en nombre limité, mais sont peu connus. La solution, préconise-t-il, est la démultiplication de ces Centres sur toute l’étendue du territoire national, en vue d’un un accompagnement efficient et durable des jeunes promoteurs.
Les nouveaux enjeux de la lutte contre le chômage
Le Chef de l’Etat n’a pas mâché ses mots pour appeler à une prise de conscience nationale face à la question du chômage des jeunes. Tout se félicitant des récents progrès économiques de notre pays en termes de croissance, Boni Yayi constate avec amertume la subsistance de la « grosse pauvreté dans la couche juvénile ». Les raisons, précise-t-il, tient entre autres tant à la non prise en compte des jeunes dans le processus de création de la richesse. « Si nous travaillons tous à créer la richesse, nous aurons réussi à créer cette croissance forte et inclusive, et chacun y prendra sa part » exhorte le Chef de l’Etat. Pour lui, le chômage est une bombe planétaire qui appelle une attention particulière des gouvernants. « Tant qu’on n’aura pas réussir à faire de vous les véritables acteurs de votre destin, nous n’irons nulle part », prévient Boni Yayi tout en appelant les jeunes à leur propres responsabilités. Le Chef de l’Etat n’a pas manqué d’exhorter les jeunes à prendre a cœur, au delà de la question de l’emploi, le défi du changement climatique, qui selon lui, reste l’enjeu majeur pour la planète, en raison surtout de ses interférences dans les processus de production. Les différents réglages à opérer, à l’aune des contributions enregistrées au cours de ces échanges, feront incessamment l’objet d’un approfondissement en conseil des ministres, conclut Boni Yayi.