Le conseil des ministres de ce mercredi 16 mai 2018 a connu du sujet relatif à l’audit technique, financier et juridique du chantier de construction du siège de l’Assemblée nationale à Porto-Novo. Contrairement aux allégations selon lesquelles le gouvernement veut enterrer le dossier, l’Exécutif va engager plutôt des poursuites judiciaires contres les auteurs de malversations constatées dans la mise en œuvre du projet, apprend-on de sources bien informées.
Le gouvernement va poursuivre toutes les personnes impliquées dans le scandale du chantier de l’Assemblée nationale. C’est une lapalissade. Toute information contraire faisant croire que le gouvernement va enterrer le dossier n’est que pure intoxication.
Le gouvernement béninois et son chef, Patrice Talon, sont décidés et déterminés à aller au bout de ce dossier.
Et le conseil des ministres de ce mercredi 16 mai a déjà tracé le chemin. Une trentaine de sociétés impliquées dans les travaux de construction du nouveau siège de l’assemblée nationale verront bientôt leur contrat résilié. Et ce n’est pas tout. Des poursuites judiciaires ainsi que des actions en recouvrement seront engagées contre elles. C’est l’une des décisions prise en conseil des ministres en sa session du Mercredi 16 Mai 2018 et évoqué par le ministre de la justice Joseph Djogbénou dans son traditionnel point de presse hebdomadaire.
En effet, statuant sur le rapport d’audit technique, financier et juridique du chantier de la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale, le gouvernement du nouveau départ a estimé qu’on ne peut pas passer sous silence un budget de 22 Milliards de francs CFA injecté dans un projet dont les résultats n’ont pas été atteints. C’est ainsi que le gouvernement s’engage à approfondir le dossier afin de situer les responsabilités. Le gouvernement ne reculera donc pas, comme certains le font croire.
Selon le rapport, un montant de 22.501.709.588 FCFA est encore nécessaire pour la finition du chantier. De même, conformément aux recommandations de l’audit et suivant les avis des députés, le Gouvernement a décidé d’abandonner ce chantier et de trouver un nouveau site pour abriter le nouveau siège du parlement.
Pour joindre l’acte à la parole en ce qui concerne la lutte contre la corruption, le gouvernement va engager des poursuites judiciaires contre toutes les personnes qui seront reconnues coupables dans la dilapidation des ressources de l’Etat dans le cadre de la réalisation dudit projet. Le gouvernement n’entend donc pas baisser les bras. Toutes les entreprises reconnues coupables de légèreté (voir encadré) feront objet de résiliation du contrat et des actions de recouvrement seront requises contre elles parallèlement à la poursuite judiciaire.
La démarche du gouvernement est donc claire. Pour justifier la décision du gouvernement d’abandonner le chantier, le Conseil des ministres a évoqué des risques liés à la sécurité de l’ouvrage. Il s’agit des nombreuses et graves défaillances techniques enregistrées ajoutées à la nature marécageuse du sol. Tout ceci ne garantie pas la durabilité de l’ouvrage.
Par ailleurs, selon le conseil, une procédure sera initiée pour obtenir la garantie du maître d’ouvrage délégué Sehrau, du Groupement Trophée et s’il y a lieu, des bureaux techniques et de contrôle. Cette option permettra de réduire le coût du préjudice pour l’Etat.
Quant à la résiliation des contrats, le résultat des voies judicaires contentieuses reste incertain, selon le conseil des ministres. C’est le choix de la résolution amiable des conflits nés ou à naitre de l’exécution des contrats du chantier qui sera priorisé. Il convient de souligner que l’option judiciaire n’est pas exclue si le besoin se faisait ressentir.
Le Conseil a également décidé de prendre des mesures pour renforcer la surveillance du chantier. Des poursuites judiciaires seront également engagées contres les auteurs de malversations constatées dans la mise en œuvre du projet. Et pour faire bonne mesure, il sera procédé au recouvrement des sommes dues et la réparation des dommages causés à l’Etat par le Maitre d’ouvrage délégué et les autres entreprises prestataires sur le chantier.
Le gouvernement Talon fait du combat contre l’impunité son leitmotiv. C’est dire que ce gouvernement ne reculera pas sur ce dossier. Plusieurs têtes vont tomber. Et c’est le souhait de tout le peuple béninois.