Obsèques : Le Ghana fait ses adieux à l’ancien président Jerry Rawlings

Afrique

Deux mois après son décès, les Ghanéens ont célébré le souvenir du charismatique dirigeant pendant quatre jours avant de lui offrir des funérailles d’État.

Depuis dimanche et durant quatre jours, des centaines de Ghanéens rendent hommage à l’ancien président Jerry Rawlings, figure de la politique ghanéenne postcoloniale et panafricaine, décédé en novembre à l’âge de 73 ans. Ces journées de commémoration se sont achevées ce mercredi 27 janvier, par des funérailles d’État, avec tous les honneurs militaires, auxquelles ont assisté plusieurs représentants des dirigeants du monde entier. « JJ » Rawlings, décédé en novembre à l’âge de 73 ans, a dirigé le Ghana, pays d’Afrique de l’Ouest, pendant deux décennies, d’abord à la tête d’un régime militaire, puis au cours de deux mandats présidentiels après avoir démocratisé le pays.

Honneurs militaires

Son corps a été mis en terre dans un cercueil drapé des couleurs nationales : rouge, jaune, vert et noir. Une casquette d’officier et une épée dorée scintillantes avaient également été placées sur le cercueil. À Accra, capitale du pays, le cercueil de cet ancien pilote de l’armée de l’air a traversé une haie d’honneur sur la place de l’Indépendance – symbole de la victoire du Ghana sur la Grande-Bretagne coloniale. « Tu étais fier de tes devoirs de père (…), tu étais un homme passionné et ouvert », a déclaré mercredi sa veuve, Nana Konadu Agyemang-Rawlings, dans son discours funèbre lu par sa fille, Princess Amina. « Tu avais un don du partage sans limites et tu n’as jamais hésité à promulguer des lois, si elles pouvaient aider les plus vulnérables de notre société. Jerry, je sais que Dieu nous a créés l’un pour l’autre », a-t-elle lu, pendant que sa mère fondait en larmes.

L’actuel président du Ghana, Nana Akufo-Addo, que Rawlings avait soutenu lors de sa première accession au pouvoir en 2016, l’a décrit comme un « leader charismatique et intrépide ». « Papa J », de son surnom, a été enterré dans un cimetière militaire d’Accra, après une cérémonie de trois heures faite d’hommages, de prières, de traditions culturelles et de chants. D’abord prévue le 23 décembre, cette cérémonie avait été annulée au dernier moment avant d’être reportée à la fin janvier, après des différends entre sa famille, les chefs traditionnels et les représentants de la scène politique locale.

Né le 22 juin 1947 à Accra d’un père écossais et d’une mère ghanéenne, Rawlings aura dirigé le pays durant 19 ans. Auteur d’un premier coup d’État en 1979, il avait remis rapidement le pouvoir à un gouvernement civil qu’il avait renversé lors d’un nouveau coup en 1981. Après 11 ans à la tête d’un régime militaire, il a engagé un processus de démocratisation et instauré le multipartisme en 1992, avant d’être élu la même année à la présidence, puis réélu en 1996. Il avait quitté le pouvoir en 2000, se conformant à la limitation constitutionnelle de deux mandats. Il reste aujourd’hui une très grande figure dans son pays, mais aussi un symbole du panafricanisme sur le continent.

AFP

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