Niger : Le Front patriotique pour la Libération revendique l’attaque du pipeline

Afrique

Au Niger, le FPL, le Front patriotique pour la Libération, dirigé par Mahmoud Sallah, a mis sa menace à exécution. Dans la nuit de la tabaski au Niger, il a envoyé un commando dans le désert nigérien pour faire sauter le pipeline qui évacue le brut vers le port de Cotonou. Les rebelles du FPL avaient menacé de faire sauter ce pipeline et l’usine de raffinage si leurs revendications n’étaient pas satisfaites, à savoir le retour à l’ordre constitutionnel après le coup d’état de juillet dernier.

Une vidéo du sabotage tourne en boucle sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué, rendu public hier lundi 17 juin, le Front patriotique pour la Libération a revendiqué l’attaque. Selon son président, le FPL a mis hors d’usage un important tronçon du pipeline en guise de premier avertissement à la junte au pouvoir au Niger.

Dans le même communiqué, le mouvement rebelle demande une nouvelle fois à la société pétrolière chinoise WAPCO (filiale de la China National Petroleum Corporation (CNPC) – la société nationale du pétrole de Chine) d’annuler le prêt de 400 millions de dollars octroyé à la junte sans quoi, menace-t-il, toutes les installations pétrolières seront paralysées.

Le FPL conseille également à tous les usagers qui ravitaillent les sites pétroliers d’éviter les axes routiers de la zone.

Le Front patriotique pour la Libération avait revendiqué le 14 mai dernier l’attaque d’une position militaire à Séguédine, dans le nord du pays, non loin de la frontière libyenne. Plusieurs soldats avaient été tués et du matériel détruit.

Depuis, les rebelles du FPL ont multiplié les mises en garde contre les autorités militaires. Ils disent désormais ne plus accepter que des jeunes Toubous et jeunes Arabes soient chassés de l’usine de raffinage.

Qui est Mahmoud Sallah, à la tête du Front patriotique pour la Libération ?

Âgé d’une quarantaine d’années, Mahmoud Sallah le chef du Front Patriotique pour la Libération est titulaire d’une maitrise en économie obtenue à l’université de Niamey. Activiste politique après son refus d’adhérer à l’ancien parti au pouvoir du Niger le PNDS de Mohamed Bazoum, Mahoud Sallah a connu la prison, en 2016 et 2019. À l’issue de sa peine, il crée l’Union des forces patriotiques et révolutionnaires (UFPR), qui deviendra l’actuel FPL, composée essentiellement de jeunes Toubous, son ethnie. Natif du Kawar, la zone pétrolière du Niger, Mahmoud Sallah gravite entre son pays, le Tchad et la Libye.

En 2023, il est à deux doigts de faire la paix avec le régime du président Bazoum mais le désarmement de ses partisans est interrompu par le coup d’État du 26 juillet. Reprenant les armes le FPL s’allie avec l’ancien chef rebelle touareg Rhissa Ag Boula. Recherché par l’armée nigérienne et les services libyens du général Haftar, il réussit dans la nuit du 16 juin à saboter le pipeline transportant du brut nigérien vers le Bénin.