Le Nigeria affronte l’Angola, véritable sensation de cette CAN ivoirienne, en quart de finale le 2 février à Abidjan. Un choc qui s’annonce déjà prometteur entre l’armada offensive des Super Eagles et le duo prolifique des Palancas Negras, qui compte bien barrer la route aux Nigérians.
Le Nigeria a toutes les raisons de se méfier. Alors que les Super Eagles montent en puissance après une phase de groupes mitigée et ont écarté sans difficulté le Cameroun (2-0) en huitième, le duel qui approche contre l’Angola en quarts de finale de cette CAN 2024 s’annonce beaucoup plus ouvert. La sélection nigériane, réputée pour son armada offensive impressionnante avec dans ses rangs des clients comme Osimhen, Lookman ou encore Chukwueze, aura face à elle des Angolais avec de sacrés arguments à faire valoir.
Les Angolais au sommet du classement des buteurs
Véritable sensation depuis le début de la compétition, l’Angola s’avance face au Nigeria dans un costume d’outsider qui commence à être bien trop petit pour lui. Avec 9 buts inscrits jusqu’à présent dans cette CAN, les Palancas Negras sont dotés de l’attaque la plus prolifique de la compétition. Ils seront opposés à la meilleure défense en quarts de finale, puisque les Nigérians n’ont encaissé qu’un seul but en 4 matches disputés. Un défi taillé sur-mesure pour les attaquants angolais.
On attendait Victor Osimhen, Mohamed Salah ou encore Sadio Mané aux avant-postes des meilleurs buteurs, ce sont finalement les Angolais Gelson Dala et Mabululu qui se sont fait une place tout en haut du classement. Encore devancé par l’attaquant équato-guinéen Emilio Nsue (5 buts), éliminé en huitième face à la Guinée, Dala est en embuscade à la seconde place avec 4 buts inscrits en 4 matches. Mabululu, son compère en attaque, le talonne de près avec 3 buts inscrits en 4 rencontres disputées, dont une réalisation qui a marqué les esprits lors de leur large victoire face à la Namibie (3-0) en huitième de finale. « On s’est posé et on a passé 35 minutes à regarder son but. On était une dizaine, on lui a dit : « Explique-nous, c’est un but FIFA ça ! » », confessait l’international angolais Jérémie Bela, le 29 janvier sur RMC Sport.
Deux trajectoires différentes en sélection
Pratiquement inconnus l’un comme l’autre avant le début de la compétition, les deux attaquants des Palancas Negras comptent parmi les révélations en Côte d’Ivoire et entendent bien porter leur équipe jusqu’en demi-finale. Un parcours qui serait historique pour l’Angola, quart-de-finaliste à trois reprises dans son histoire (2008, 2010 et 2024) sans jamais atteindre le dernier carré.
Sélectionné pour la première fois en juin 2015, Jacinto Muondo Dala, dit Gelson Dala, a connu des débuts fracassants avec l’Angola en inscrivant un doublé lors de son tout premier match. Il est resté depuis un élément important de la sélection en signant 20 réalisations en 42 matches, bien que depuis son arrivée l’Angola n’ait atteint le tour principal de la CAN qu’en 2019 et 2024.
À ses côtés, Agostinho Cristóvão Paciência, surnommé Mabululu en hommage au surnom donné par sa mère qui signifie « distant » ou « éloigné », a vécu une trajectoire plus mouvementée avec les Palancas Negras. Devenu international en 2013, il a connu deux longs passages à vide avec la sélection angolaise en n’étant pas appelé entre mars 2014 et septembre 2018, puis entre novembre 2019 et mars 2023. Il n’enchaîne les sélections que depuis bientôt un an, totalisant 10 buts en 29 matches disputés. Pas étonnant donc que la panthère angolaise, en référence à sa célébration après chaque but, n’explose qu’aujourd’hui aux yeux du monde. Bafétimbi Gomis et surtout Salif Keita, la légende malienne, n’y sont certainement pas pour rien.
La philosophie de jeu très offensive prônée par le sélectionneur Pedro Gonçalves a fonctionné jusqu’à présent, exploitant parfaitement les qualités des deux avant-centres. En témoignent ses choix lors du huitième de finale contre la Namibie : réduits à dix dès la 17e minute après le carton rouge reçu par leur gardien Neblú, le Portugais a choisi de faire sortir l’un de ses milieux plutôt que de se priver d’un attaquant. « Ça a surpris cette équipe namibienne. Ce n’est pas dans la culture de notre équipe, ce n’est pas l’esprit de notre équipe. On veut aller vers l’avant et prôner le beau jeu », expliquait encore Jérémie Bela, rentré à la 84e minute à la place de Mabululu, sur RMC Sport. Reste maintenant à savoir qui remportera le bras de fer offensif entre les Palancas Negras et les Super Eagles.