Nous sommes au quartier Zongo à Cotonou, dans l’enceinte de l’école primaire publique Charles Guillot. Un dispositif sécuritaire impressionnant et discret surtout courtois à l’égard des journalistes qui ont fait le déplacement, des hommes des médias du service public et du secteur privé ainsi qu’une batterie de presse étrangère, réglant caméras, micros et stylos pour la circonstance.
9h 43mn. Une Mercedes noire immatriculée BS 1800 RB connue des services de sécurité apparaît. A son bord personne n’a pu deviner la slim silhouette à bord. Accompagnée d’un
garde du corps, une fine dame descend, accueillie par l’ancien directeur du protocole d’Etat devenu patron du protocole personnel de Papa Tango, Saturnin Tonoukoin.
Avec respect et humilité, Karen Talon, la fille unique de Patrice Talon, s’est dirigée vers les scrutateurs et a accompli son devoir citoyen à l’insu de tous les hommes des médias avant de repartir pour laisser place à son père.
9 h 57 mn Le cortège présidentiel fait signe par des jeux de phare à la sécurité.
La Mercedes GLS 500 fourmatic de couleur noire s’immobilise devant l’école Charles Guillot de Zongo.
A l’ouverture de la portière droite, Patrice Talon, vêtu d’un costume taillé sur mesure de couleur kaki, assorti d’une paire diplomatique de couleur ronce de noyer pour les initiés. Accompagné de la première dame Claudine Talon sobrement habillée d’un pantalon noire tissu lin sec assorti d’une camisole fait de tissu hollandais Vlisco.
10 heures 00 : Entrée du couple présidentiel dans le bureau de vote numéro 3 Zongo Ehuzu. Après vérification des scrutateurs, la Première Dame et le président candidat à sa propre succession, tour à tour, ont accompli leur devoir citoyen. Très fier, le couple présidentiel est face aux hommes des médias. Patrice Talon au crachoir très décontracté et prêt à donner réponse à toutes les préoccupations des journalistes.
A la première question de connaître ses impressions sur un scrutin qui a connu des scènes de violence par endroits, Patrice Talon est allé droit au but pour signifier que le Bénin est devenu un pays où les élections sont toujours bien organisées et qu’il appelle tous les citoyens à affronter la pluie et le soleil pour aller accomplir ce noble devoir dit-il , il appelle surtout à voter pour un programme, au-delà de choisir un duo, il faut choisir un programme qui correspond le mieux aux attentes des concitoyens, mais poursuit-il , il a espoir qu’à la fin, les intimidations et les peurs n’auraient pas servi à grand-chose selon ses propos. Patrice Talon a félicité les forces de l’ordre qui ont gardé le calme et bien géré la situation. Ces enfants et jeunes qui ont fait l’objet de triste manipulation, ont pu être maîtrisés avec beaucoup de compétences et d’expertise, selon ses propos et poursuit-il dès ce soir ce serait fini et nous allons passer le temps à panser les plaies et à faire de sorte que cela ne se répète plus jamais.
Parlant des assises nationales, il a balayé de revers de mains cette préoccupation pour signifier qu’il est normal que des voix dissidentes se prononcent et qu’il n’est pas souhaitable de faire des assises nationales pour que tout le monde parle de la même voix. Pour lui, il convient d’éduquer les uns et les autres pour que les frustrations ne donnent pas lieu forcément à la violence.
Pour le rallonge de 45 jours de son mandat, il a ironisé pour se demander ce que les 45 jours ont changé dans la vie démocratique du Bénin , martelant que les 45 jours ont servi à aligner des mandats pour éviter de faire tout le temps la politique et travailler pour oublier une polémique qui n’a pas beaucoup d’importance pour la nation.
Répondant à la préoccupation de Camille Malplat correspondante de l’Agence France Presse à propos d’un mot à l’endroit des familles des victimes, Patrice Talon a regretté des affrontements parfois avec des armes de guerre qui ont fait deux blessés par balles parmi les policiers et ce sont des comportements à bannir dans la république.
Adrien HOUNVENOU