( Le président de l’UIB abonde dans le même sens que El Hadj Yacoubou Malehossou selon qui « Un Imam du Bénin ne peut pas soulever le peuple contre son président »)
La communauté musulmane au Bénin a entamé une nouvelle année il y a bientôt un mois. Le président de l’Union Islamique du Bénin (UIB), dans son adresse aux fidèles musulmans, les invite à la culture de l’amour du prochain et à être un artisan de paix partout où il se trouve. « On doit en toute circonstance privilégier le dialogue pour préserver la paix », conseille-t-il. Il abonde dans le même sens que le président de l’Afimata El Hadj Yacoubou Malehossou qui, la semaine dernière, a critiqué dans une interview, le rôle joué par l’Imam Dicko dans la crise au Mali. « Ce que l’Imam (Dicko, ndlr) a fait, un Imam de chez nous ne peut pas faire ça parce qu’il a soulevé le peuple contre le président». Le président de l’UIB, se fait clair. Il abonde dans le même sens que El Hadj Yacoubou Malehossou. « Le Coran est contre tout acte visant l’instrumentalisation ou le soulèvement de la population contre un pouvoir établi. Tout pouvoir vient de Dieu et c’est Dieu qui élit le président », insiste-t-il dans un entretien accordé à notre rédaction ce mercredi 22 septembre à Porrto-Novo. « Tout acte contraire ne serait qu’un affront et une désobéissance à Dieu », souligne le président de l’UIB. Entretien.
Les 4 Vérités : Vous êtes le président de de l’Union Islamique du Bénin (UIB), est-ce que votre union se porte-t-elle bien, après la réconciliation des deux ailes par le président Talon en 2019 ?
Affisatou Houzeifa Amoussa : Au nom d’Allah le clément et très miséricordieux que le salut et la paix d’Allah soit sur le prophète Mohamed (…). Pour répondre à votre question en ma qualité de premier responsable de l’Union, je peux vous rassurer que la communauté musulmane du Bénin se porte très bien et son instance faitière à savoir l’UIB que j’ai l’insigne honneur de présider se porte également à merveille. Qu’il me soit donc permis ici de remercier sincèrement et du fond du cœur au nom de l’UIB et en mon nom propre le président Patrice Talon, président de la république, chef de l’Etat, chef du gouvernement qui a œuvré pour cette unification de l’union. Par cet acte salutaire, le président de la république a prouvé à la communauté musulmane et au pays tout entier qu’il est un homme épris de paix. Comme un bon père de la nation, le président a pesé de tout son poids dans cette crise pour ramener enfin l’union, la cohésion et l’entente au sein de l’UIB. Qu’Allah guide ses pas et l’inspire davantage pour mener à bien sa mission républicaine pour le bonheur de tous les fils et filles du pays.
L’UIB dans sa quête du vivre ensemble dans un environnement de paix avec les autres communautés religieuses a instauré le dialogue inter-religieux qui est un creuset d’échanges et de dialogue pour la préservation de la paix.
Nous sommes dans la nouvelle année musulmane depuis environ trois (3) semaines, quels conseils le président de l’UIB a-t-il à donner aux fidèles musulmans ?
Merci monsieur le journaliste. En réalité, un bon chrétien musulman doit être en contact permanent avec son Seigneur par ses prières quotidiennes, par ses actes de charité et par ses bienfaits dans sa famille, dans la société et dans son pays, et par ses invocations. Le fidèle musulman doit être toujours franc envers lui-même, envers son prochain et envers son créateur. Il doit cultiver l’amour du prochain et doit être un artisan de paix partout où il se trouvera. Pour un bon accomplissement de cette nouvelle année musulmane, nous suggérons cette prière :
Oh Seigneur ! Tu es la paix et la paix vient de toi.
Bénis sois-tu oh digne de glorification et de magnificence.
Il n’y a pas d’autres divinités dignes d’adoration en dehors de toi.
Unique sans associé. A lui la royauté et la louange.
Il est capable de toute chose.
Les imans du Bénin soutiennent les actions du gouvernement du Bénin et de son chef, Patrice Talon. Au cas où les imans n’apprécieront pas éventuellement les dites actions, est-ce qu’un iman pourrait-il inviter la population béninoise à se soulever contre le pouvoir ?
Je vous remercie monsieur le journaliste. Si nous prenons le cas de ce qui s’est passé au Mali, le Coran est contre tout acte visant l’instrumentalisation ou le soulèvement de la population contre un pouvoir établi. Tout pouvoir vient de Dieu et c’est Dieu qui élit le président. Dès lors, tout acte contraire ne serait qu’un affront et une désobéissance à Dieu. La sourate 4 en son verset 59 explique clairement les comportements qu’un fidèle musulman doit avoir envers un pouvoir en place. Mais je tiens à rappeler que nous ne sommes pas dans le même contexte que le Mali dont la population est à plus de 80% musulmane. L’islam est une religion de paix qui nous exhorte à la paix en toute circonstance. Quelle qu’en soit notre qualité, nous devons être l’artisan de la paix.
Lire aussi: un-imam-du-benin-ne-peut-pas-soulever-le-peuple-contre-le-president/
Que la paix règne donc au Bénin, au Mali et dans tous les pays du monde. Pour garder aussi longtemps cette paix, il faut sensibiliser nos fidèles musulmans ou non. C’est dans l’unité, dans l’amour, dans la cohésion et dans la consolidation que la paix s’installe. C’est très important ! On doit donc tous respecter les lois qui nous gouvernent. Ce n’est pas moi qui le dis mais plutôt l’exhortation des écritures saintes.
Actualité sanitaire oblige, quelles sont les actions menées par l’UIB pour éviter la propagation du coronavirus ?
Depuis le début de la crise sanitaire mondiale, nous veillons aux grains à travers nos assises hebdomadaires. Cette détermination de notre union à prêter main forte au gouvernement pour venir à bout de cette crise se traduit par la mise en place de l’Union Islamique Départementale(UID) dans nos douze(12) départements pour sensibiliser les fidèles musulmans à la base sur les gestes barrières et les bons comportements à avoir afin d’éviter la propagation du mal.
Un message pour conclure cet entretien
Je remercie le journal pour cette opportunité qu’il m’a offerte de m’exprimer. J’insiste sur l’amour du prochain qu’on doit avoir les uns pour les autres. On doit en toute circonstance privilégier le dialogue pour préserver la paix. C’est très important ! Nous devons tous être des artisans de la paix et du vivre ensemble. Je vous remercie !
Propos recueillis par Fréjus MASSIHOUNTON (Bureau régional Ouémé/Plateau)