Le collectif des huit conseillers communaux de Zogbodomey a récemment mis à nu un scandale financier découvert lors de l’étude et l’analyse du budget communal exercice 2018. Ces conseillers n’ont pas attendu avant de porter à l’attention du maire David Zinsou Towedje des réserves à propos de l’examen dudit budget communal exercice 2018. Et ce n’est pas tout. Ils ont aussi saisi l’autorité de tutelle : le Préfet du Zou qui devra prendre ses responsabilités. Le Chef de l’Etat, Patrice Talon, et son gouvernement sont aussi invités à voir clair au niveau de la gouvernance de cette commune comme cela a été fait ailleurs dans d’autres communes.
Le dossier fait grand bruit à Zogbodomey. C’est un scandale financier qui a été découvert grâce au collectif de huit conseillers communaux dans le cadre de l’étude et l’analyse du budget communal, exercice 2018. Ce collectif de huit conseillers a, derechef, adressé une correspondance au maire Towedje le 29 novembre 2017. Dans la dite correspondance, ils annoncent avoir porté réserve à propos de l’examen du budget communal, exercice 2018, mais aussi font constater les difficultés rencontrées dans la réception de l’avant-projet du budget primitif, le document qui leur a été transmis étant « incomplet », dénoncent-ils.
En effet, selon les conseillers, cet avant projet du budget primitif ne disposait pas d’annexes pouvant permettre aux conseillers communaux d’étudier et d’analyser tout ce qui est prévu en matière de fonctionnement et d’investissement.
Autre chose, le document ne disposait d’aucune information pouvant permettre aux conseillers communaux de connaître en chiffre et en lettres le montant exact du budget primitif de la commune, exercice 2018. Les démarches des conseillers pour combler cette insuffisance aura été vaine. Non seulement le budget n’est pas accompagné du Programme annuel d’investissement (PAI) qui a fait objet d’une séance antérieure qui a permis aux conseillers de faire des observations sur la forme et le fond, mais aussi la session extraordinaire qui devait permettre la validation du PAI n’aura pas été tenue comme demandée. Et le pire, c’est le scandale financier découvert par les conseillers.
En effet, parlant de certaines rubriques du budget les huit conseillers communaux révèlent avoir constaté des irrégularités. « Nous avons constaté une répétition d’actions déjà réalisées au titre de l’année 2017. Par exemple, il était prévu dans le budget 2017 l’installation du guichet unique pour un montant de huit millions de francs cfa. Ledit guichet a été réalisé au prix de treize millions cinq cent mille aux dires du maire Towedje suite à un collectif budgétaire que nous ignorons et qui aurait été même approuvé par l’autorité de tutelle. Au titre de l’année 2018, l’installation du même guichet unique est inscrit pour un montant de dix millions de francs cfa de même que la clôture de l’arrondissement d’Akiza pour un montant de sept millions cinq cent mille d’où une confusion qui mérite d’être élucidée ».
Le Préfet devra prendre ses responsabilités
Le collectif des huit conseillers communaux fait remarquer que le seul collectif budgétaire adopté en conseil communal au titre de l’année 2017 à leur connaissance est relatif à la construction de dalot et à la réfection de pistes dans l’arrondissement de Zogbodomey centre.
Et face à tout cela, les huit conseillers communaux, dans une correspondance demandent au maire de bien vouloir mettre à leur disposition, entre autres documents, le procès verbal et les délibérations qui ont sanctionné le vote du collectif budgétaire qui a révisé à la hausse le montant de l’installation du guichet unique qui a démarré manuellement depuis janvier 2017 ; l’arrêté préfectoral ayant approuvé la délibération y afférente ; le PAI 2018 voté par le conseil communal et le procès verbal accompagné de la délibération y afférente. Ces documents que réclament les huit conseillers, leur permettront « d’examiner sérieusement et qualitativement le budget communal afin de le rendre plus sincère et raisonnable ».Le 4 décembre 2017, les huit conseillers ont à nouveau adressé au maire une demande d’éclaircissement par rapport au report de la session budgétaire exercice 2017.
Faut-il le préciser, à la quatrième session ordinaire de l’année consacrée au vote du budget tenu le 29 novembre (et qui devait durer quatre jours, selon le maire), l’adoption du budget a donné comme résultat ; huit voix pour, zéro contre et huit abstentions et un conseiller absent qui n’a pas laissé de procuration à personne. Le conseil communal de Zogbodomey compte 17 conseillers communaux. Le 30 décembre et le 1er décembre, les travaux n’ont pas été utiles. La séance a été renvoyée au lundi 4 décembre 2017, dernière journée de la session budgétaire prévue par le maire lui-même. Selon le collectif des huit conseillers, à la date du 4 décembre, alors que le collectif des huit conseillers était présent dans l’enceinte de la mairie et attendait de faire leur entrée dans la salle de conférence, chacun des conseillers a reçu un message envoyé par la secrétaire générale de la mairie de Zogbodomey de son portable : « Bjr chers élus, report de la séance de ce jour relative à la suite de la session budgétaire pour autre session, prière ne pas venir, Merci ».
Conformément aux textes et lois de la décentralisation au Bénin, la quatrième session ordinaire de l’année est consacrée à l’examen et au vote du budget primitif de l’année n +1. Le collectif des huit conseillers dans la correspondance adressée au maire lui demande « à quelle session il les renvoie pour finalement doter la commune de Zogbodomey de son budget primitif exercice 2018 ».
Le collectif des huit conseillers, pour se conformer à la loi, a dénoncé tout ceci et adressé une correspondance avec copies d’autres correspondances au Préfet du Zou qui devra prendre ses responsabilités et rappeler à l’ordre le maire de Zogbodomey en ce qui concerne le respect des textes de la décentralisation.
Et comme cela a été fait dans d’autres communes, le chef de l’Etat et son gouvernement sont invités à diligenter un audit au niveau de la commune de Zogbodomey pour voir clair dans la gestion du maire Towedje. La lutte contre la corruption oblige.