Kenya : Le chef de la police démissionne après les manifestations meurtrières

Afrique

Le chef de la police kényane a démissionné, plus de deux semaines après des manifestations meurtrières contre un projet de loi de finances violemment réprimées par les forces de l’ordre, a annoncé vendredi 12 juillet 2024 le porte-parole de la présidence Hussein Mohamed. Le président kényan William Ruto a « accepté la démission de Japhet Koome », a indiqué le communiqué.

Au Kenya, le chef de la police a dû démissionner au lendemain du limogeage de la quasi-totalité du gouvernement et deux semaines et demie après des manifestations contre un projet de loi de finances violemment réprimées par les forces de l’ordre locales. Japhet Koome a en effet démissionné ce 12 juillet 2024 et le président du pays, William Ruto, l’a accepté, selon un communiqué publié sur X par le porte-parole de la présidence. L’intéressé était en poste depuis novembre 2022.

Le 25 juin, des manifestations contre de très contestés projets de nouvelles taxes avaient dégénéré, de jeunes manifestants prenant d’assaut le Parlement. La police avait tiré à balles réelles sur la foule.

Selon l’agence officielle de protection des droits humains (KNHCR), 39 personnes sont mortes depuis la première manifestation le 18 juin. De nombreuses organisations de défense des droits humains ont alors critiqué les méthodes employées par les forces de l’ordre et demandé l’ouverture d’enquêtes.

La police kényane avait déjà été accusée d’usage excessif de la force et d’exécutions extrajudiciaires. Et des manifestations contre la vie chère, à l’appel de l’opposition, avaient donné lieu l’an dernier à des pillages et des affrontements meurtriers au Kenya, faisant au moins 50 morts selon les ONG.

Le 26 juin, William Ruto avait annoncé le retrait du projet de loi de finances. Jeudi 11 juillet, le chef de l’État a annoncé le départ de la quasi-totalité de son équipe, à l’exception de son ministre des Affaires étrangères et du vice-président du pays.