Après deux jours d’attaques meurtrières au nord et au nord-ouest du Burkina Faso, le ministre de la Défense Aimé Barthélemy Simploré a lancé lundi 1er novembre un appel à un « sursaut national » dans une « offensive décisive » contre les groupes jihadistes. Dimanche, un poste de police de la province du Sourou a été attaqué, faisant cinq morts du côté des policiers. Le lendemain, une dizaine de civils ont été tués dans la région du Sahel.
À l’occasion de la célébration du 61ème anniversaire des forces armées burkinabè, ce lundi 1er novembre, le ministre de la Défense, le général de brigade Aimé Barthélemy Simporé, a lancé un appel à la mobilisation générale pour lutter contre le terrorisme.
« Je demande aux forces armées nationales de se mobiliser pour lancer l’offensive décisive en vue de reprendre le contrôle de tout le territoire national, a-t-il lancé. Je voudrais qu’ensemble, nous puissions réaffirmer notre engagement ferme à intensifier le combat contre le terrorisme, à défendre la patrie au maximum de notre potentiel », a-t-il poursuivi.
Son appel vient quelques heures après une attaque dans la région du Sahel, lorsque des hommes armés ont tué une dizaine de civils, des populations qui se rendaient au marché hebdomadaire de Markoye, se tenant tous les lundis, avec leurs marchandises sur des charrettes et avec leurs animaux. Elles ont été interceptées après avoir quitté la localité de Dambam, selon des sources sécuritaires.
Quatre personnes sont toujours portées disparues, selon les mêmes sources.
La veille au matin, un poste de police de la commune de Di, dans la province du Sourou, dans le Nord-Ouest, a également été attaqué par d’autres hommes armés. Selon les autorités, au moins cinq policiers sont morts au cours de l’attaque, ainsi qu’une quinzaine de terroristes neutralisés.
Il importe que notre nation se lève comme un seul homme afin de déclencher le sursaut national qu’exige le contexte actuel. Il est temps, tous ensemble, d’une même voix, de dire oui à la mobilisation générale, oui à la résistance et à la résilience, oui à l’union sacrée de toutes les filles et fils de la nation pour rejeter l’idéologie de l’extrémisme violent. Tous ensemble, engageons-nous dès aujourd’hui pour réaliser ce sursaut national qui nous mènera à la victoire. Pour que ce sursaut national réalise les effets escomptés, il faut absolument faire en sorte qu’il soit organisé et coordonné dans le cadre institutionnel d’une stratégie nationale. C’est à cette condition que nous arriverons à canaliser les énergies dans le sens de vaincre le terrorisme, tout en minimisant les risques d’une explosion de violence dans notre nation.Le ministre burkinabè de la Défense Aimé Barthélemy Simploré appelle à un «sursaut national» contre le terrorisme
Cinquième attaque contre des forces burkinabè en six jours
L’attaque de dimanche 31 octobre était la cinquième en six jours contre des forces de défense et de sécurité engagés dans la lutte anti-jihadiste. Vendredi 29 octobre, un soldat a été tué et un autre blessé par l’explosion d’un engin artisanal au passage de leur véhicule d’escorte, dans la province de la Tapoa (Est). Jeudi, deux gendarmes avaient été tués dans une attaque contre un poste de contrôle dans la province de l’Oudalan (Nord).
Lundi 25 novembre, trois soldats avaient également été tués et sept blessés lors d’une attaque contre une unité militaire dans le sud-ouest du pays, près de la frontière ivoirienne. 12 autres membres de l’armée de terre et du Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention (Garsi, gendarmerie), ont été tués le 9 août lors d’une embuscade, dans la région de la Boucle du Mouhoun.
Depuis 2015, les violences liées aux groupes jihadistes, parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, ont fait environ 2 000 morts et contraint 1,4 million de personnes à fuir leur foyer. Selon un décompte de l’AFP, environ 460 éléments des forces de défense et de sécurité ont été tués au cours des six dernières années, lors d’attaques jihadistes ou des opérations intérieures.
Avec RFI